L’anti-guide de voyage, par We Demain

Agbogbloshie, Ghana

Bienvenue au cœur de la poubelle électronique mondiale. Agbogbloshie s’est forgée une solide réputation de cimetière informatique en accueillant les circuits imprimés, les écrans et les batteries usagés de toute la planète. Ces e-déchets rouillent à ciel ouvert sur des kilomètres, contaminant au plomb et au mercure l’eau, les sols, et bien sûr les êtres humains. Un spectacle inoubliable. Dans les intestins de la civilisation numérique, ne manquez pas les braseros de restes informatiques allumés par les autochtones dans l’espoir de trouver des résidus à revendre. De retour chez vous, vous ne regarderez plus jamais votre portable comme avant.

Fleuve Citarum, Indonésie

Jadis « fleuve indigo », d’aucuns l’appellent aujourd’hui « le fleuve de plastique ». Il faut dire que le Citarum sert d’égout à ciel ouvert pour les villes de Djakarta et Bandung, soit plus de 11 millions de personnes. Sa surface est désormais par endroit recouverte de déchets flottants. Ici, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve : la mosaïque mouvante de couleurs formée par les détritus au fil de l’eau est un paysage en perpétuel renouvellement. Servi dans les bidonvilles locaux, le thé préparé avec l’eau du fleuve, le plus pollué au monde, a une saveur inimitable.

Dzershinsk, Russie

Dzerjinsk, du nom du fondateur du KGB, fut l’un des principaux sites de fabrication de produits et d’armes chimiques durant l’ère soviétique. Fermée aux visiteurs jusqu’à récemment, la ville commence à s’ouvrir et à offrir ses joyaux postindustriels. Environ 300 000 tonnes de déchets chimiques ont été mal enfouies dans les sols de Dzershinsk, ce qui lui a permis d’être nommée ville la plus polluée au monde dans le Livre Guinness des records, édition 2007. À découvrir d’urgence, avant que les dernières usines désuètes ne soient décontaminées.

Hazaribagh, Bangladesh

Partez à la rencontre d’un artisanat brut devenu trop rare dans nos pays aseptisés. À Hazaribagh, on tanne à mains nues le cuir du monde entier. Hommes, femmes et enfants travaillant à même la rue et ne s’embarrassent d’aucune protection pour enduire les peaux de bêtes de produits chimiques. Dans cette ville haute en couleur et en odeurs, l’eau contaminée peut prendre à certaines heures des teintes fluorescentes. Dépêchez-vous, L’OMC a imposé la mise aux normes des tanneries d’ici 2014.

Kabwe, Zambie

Au XXe siècle, la ville de Kabwe est devenue un centre métallurgique prospère grâce à l’exploitation de mines de plomb et de zinc par la compagnie nationale ZCCM-IH. Depuis leur fermeture et leur abandon en 1994, le site est devenu une destination touristique de choix pour les amateurs d’air vicié et de matériaux toxiques. La ville la plus polluée d’Afrique compte quelque 300 000 habitants prêts à vous faire découvrir ce patrimoine postindustriel unique.

Rivière Riachuelo, Argentine

Un oasis de poison au sein de la belle ville de Buenos Aires. Depuis plus de 200 ans, les déchets des industries de la région sont rejetés dans la rivière Riachuelo. Agents chimiques, hydrocarbures, chutes textiles, on trouve de tout dans le cours d’eau, qui empoisonne la vie de plusieurs millions d’habitants. Une valeur sûre pour des vacances en Amérique latine, d’autant que Greenpeace estime pour le moment qu’ « il n’y a pas d’évolution positive sur la qualité de l’eau ».

Greenpeace estime que pour le moment “il n’y a pas d’évolution positive sur la qualité de l’eau”.

En savoir plus: http://www.maxisciences.com/rivi%E8re/la-riviere-riachuelo-l-039-un-des-lieux-les-plus-pollues-du-monde_art31271-html
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Delta du fleuve Niger, Nigeria

C’est le rendez-vous de tous les amateurs de marée noire. Le delta du fleuve Niger, au Nigeria, est littéralement envahi de pétrole. Depuis 50 ans, les grandes compagnies pétrolières, comme Shell ou Exxon, viennent ici piller les ressources et polluer en toute impunité. Il en résulte un paysage unique, propice à de longues promenades en bottes de caoutchouc.

Kalimantan, Indonésie

Vous avez aimé Citarum, le fleuve de plastique ? Vous craquerez à coup sûr pour Kalimantan. Au débouché du fleuve, cette île est couverte de mines d’or artisanales où l’on cherche le métal précieux à grand renfort de mercure. 95 % du mercure brûlé part empoisonner l’atmosphère, les 5% restants étant destinés aux poissons. L’office du tourisme local vous rembourse le billet si vous ne repartez pas de Kalimantan intoxiqué par le métal.

Encore plus de mauvais plans avec L’anti-liste de cadeaux de Noël, par We Demain

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