Désaller l’eau de mer et capter l’énergie des vagues : deux idées séduisantes, dont on entend parler depuis longtemps, mais qui peinent à se concrétiser… Pour la première, c’est le coût en énergie, trop élevé, qui semble faire obstacle au développement de centrales de désalinisation. Pour la seconde, c’est le rendement, trop faible, qui cantonne l’exploitation de l’énergie marine à un niveau encore trop anecdotique.
En Australie, l’entreprise
Carnegie Wage Energy vient peut-être de trouver la solution. Elle projette d’ouvrir la première centrale de désalinisation entièrement alimentée… en captant l’énergie des vagues. Elle se dit capable de séparer l’eau du sel sans recourir à aucune autre source extérieure. Et de rendre l’île de
Garden Island, où elle est installée, auto-suffisante en eau potable, mais aussi en électricité.
Baptisée «
CETO », du nom de la divinité maritime grecque, la technologie brevetée fait appel à des flotteurs sous-marins mis en mouvement par l’énergie de la houle. Ceux-ci transmettent l’énergie dégagée à des pompes situées au fond de l’océan, qui alimentent des turbines terrestres. Sur les côtes de l’Île de la Réunion, EDF teste déjà
le dispositif qui fournit quelque 150 kilowatts aux habitants. Mais il pourrait générer des quantités d’énergie bien plus importantes s’il était déployé sur de plus grandes surfaces.
Carnegie Wave veut faire du projet Australien une vitrine. Les pays pratiquant la désalinisation de l’eau de mer restent certes peu nombreux, mais n’ayant pour l’instant d’autre choix que d’opérer à grand renfort d’hydrocarbures (à l’image de l’Arabie Saoudite), certains pourraient décider d’investir dans cette brèche 100 % renouvelable si elle devient compétitive.