La Fresque du climat, un jeu collectif pour comprendre le changement climatique

“La fonte de la banquise entraîne la montée des eaux”, lance une étudiante, en associant des photos de ces deux phénomènes sur la table d’une grande salle de classe, entourée d’une dizaine de camarades. En ce jour de rentrée de l’ISIT, école de management et de communication parisienne, 330 étudiants sont réunis par petits groupes, qui partagent pour la plupart la même idée sur la fonte des glaciers.
 
“C’est une idée reçue très répandue!”, rectifie un animateur. “Le volume qu’occupe la banquise, déjà dans l’eau, est exactement le même qu’elle soit glacée ou liquide. La montée est eaux est surtout liée à la fonte des glaces continentales.”

Ce jeu de questions-réponses a lieu dans le cadre d’une “Fresque du climat”. Une activité ludique et pédagogique imaginé en 2015 par Cédric Ringenbach, ingénieur et enseignant qui a dirigé le Shift Project, think tank de la transition écologique.

Le principe du jeu ? En équipe, les participants doivent replacer dans le bon ordre chronologique des photos représentant les causes et conséquences des dérèglements climatiques. Ils découvrent ensuite des moyens d’agir pour préserver l’environnement.

Un exercice mis en place par de plus en plus d’organisations – des écoles mais aussi des entreprises, à l’instar de l’ISIT, SciencePo Paris, Polytechnique, l’ESCP… Il suffit de demander à l’association, qui mobilise ses bénévoles pour organiser une Fresque. 

Les effets de l’activité humaine

En 3 heures, les 330 étudiants répartis en groupes de 8-9 par table passent en général par “une phase de prise de conscience progressive, une phase de compréhension, une phase d’abattement et puis à la fin je l’espère, une phase de motivation”, explique Brice, responsable du département langue française à l’ISIT et animateur de la Fresque.

La prise de conscience se fait à l’aide des 42 cartes-photos permettant de reconstituer les liens de cause à effet du réchauffement climatique. Au dos des cartes, des définitions aident à la compréhension des événements.

L’abattement se manifeste lors de la disposition des cartes les unes à côté des autres, sur une feuille, montrant tous les problèmes engendrés par l’activité humaine. Puis les participants doivent chercher et imaginer eux-mêmes des solutions dessinées autour des cartes (allant de manger local au covoiturage) afin de susciter la motivation des troupes.

Passage à l’action

Pour Claire, autre animatrice de la Fresque, “ce format ludique et participatif” permet plus facilement de sensibiliser aux questions climatiques que des cours théoriques. Une urgence dans les grandes écoles d’autant que “certains jeunes vont intégrer des postes à hautes responsabilités.”

Lena, qui fait sa rentrée à l’ISIT, a été agréablement surprise par cette activité : “Le climat, c’est un sujet qui nous concerne tous mais nous ne sommes pas des scientifiques. La Fresque nous permet de nous rendre compte de façon assez simple de notre impact. En plus, c’est intéressant de découvrir les connaissances de chacun”. Lena est même prête à reproduire l’exercice dans son entourage, comme un jeu de cartes en famille. “Ce serait bien que la Fresque soit régulière et que chaque année les élèves en fassent une.”

En revanche Kim, étudiante allemande venue à l’ISIT en Erasmus, reste un peu sur sa faim. À ses yeux, “si la Fresque permet à une personne sur les 50 présentes de changer une de ses habitudes quotidiennes, les organisateurs auront réussi leur action”. Pour elle, le changement à grande échelle repose davantage sur les actions politiques. 

Malgré ses réticences, elle a tout de même téléchargé à l’issue du jeu le moteur de recherche écologique Ecosia qu’un groupe avait mis en avant et proposé d’éviter les bouteilles en plastique dans l’école.

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