Partager la publication "La pollution humaine atteint des profondeurs inédites, à 10 kilomètres sous les mers"
Mais qui aurait pu imaginer que des espaces marins situés à 10 000 mètres de profondeur et quasi-inaccessibles puissent eux aussi être souillés par les activités humaines ?
Une étude menée par des chercheurs britanniques vient pourtant de le révéler. Elle a été réalisée dans le Pacifique, dans les deux fosses les plus profondes au monde : celle des Mariannes (entre les Philippines et le Japon), et celle des Kermadec (au nord de la Nouvelle-Zélande).
Le PCB et le PBDE entrent dans la catégorie des “polluants organiques persistants” (POP), ils sont notamment issus d’appareils électriques et de l’industrie pétrolière. Entre les années 1930 et 1970, la production mondiale de ces POP, aujourd’hui interdits, s’est chiffrée à 1,3 million de tonnes, dont actuellement “35 % se retrouvent sur les côtes et en haute mer”.
“Ces polluants ne se dégradent pas naturellement et persistent donc dans l’environnement pendant des décennies. En outre, ils peuvent se propager sur de grandes distances.”
Une expédition scientifique des plus complexes
Ce sont ces derniers qui ont permis aux scientifiques de mesurer les niveaux de pollution : “Les polluants pénétrant en haute mer sont déposés dans les sédiments et peuvent facilement s’accumuler dans la chaîne alimentaire”.
“La constatation la plus importante était que les PCB et les PBDE étaient présents dans tous les échantillons de toutes les espèces à toutes les profondeurs dans les deux fosses.”
Une expédition scientifique des plus complexes, sachant que le point le plus profond de la fosse des Mariannes, appelé Challenger Deep, atteint moins 10 994 mètres ! À une telle profondeur, la pression est plus de 1 000 fois supérieure à celle de l’atmosphère. Seulement trois hommes, en 2012, ont atteint le point le plus profond du monde : les deux scientifiques James Gardner et Andrew Armstrong, et le cinéaste James Cameron.