Depuis le 2 décembre, l’intégralité des archives de Nature, la plus célèbre des revues scientifiques lancée en 1869, est en libre-accès. Plus précisément, les chercheurs et les médias abonnés ont désormais la possibilité, pour appuyer leur propos, de partager ou de pointer vers n’importe lequel de ses articles via la plateforme
ReadCube, les rendant ainsi accessibles au public.
Ce partage se fait en « lecture-seule », ce qui exclue le téléchargement, la copie ou l’impression des articles. Il s’agit d’un compromis entre la demande croissante d’accès-libre qui émane des scientifiques du monde entier et les partisans du système actuel, qui réserve la consultation des archives aux abonnés.
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« Nous savons que les chercheurs partagent déjà du contenu entre eux, souvent dans les recoins du web, usant de techniques maladroites et chronophages », explique Steven Inchcoombe, directeur exécutif, sur le site de la revue Nature.
Mais pour certains partisans du mouvement open-access, le choix de Nature est un moyen de mieux contrôler l’utilisation qui est faite de ses articles. En effet, une fois téléchargé, un article scientifique disparait du radar de son éditeur et peut-être dupliqué et partagé sans limite entre chercheurs. Bonnie Swoge, blogueuse chez Scientific American, s’inquiète ainsi.
« Cette initiative limite les emplois les plus basiques d’un article : la sauvegarde et l’impression. À l’avenir, les éditeurs pourraient les refuser à quiconque, même aux abonnés. L’accès hors-ligne sera impossible et le contenu difficilement utilisable. »