La startup qui veut convertir la France aux liquides sans emballages

Recycler les bouteilles en verre et plastique, c’est bien. Les réutiliser, c’est encore mieux. Tel est le constat de Gérard Bellet, un entrepreneur lillois de 29 ans. Il a pour cela créé Jean Bouteille, une entreprise qui propose un nouveau mode de consommation associant vente de liquide en vrac et bouteille consignée. « Durant mes voyages, j’avais remarqué le succès de la vente d’aliments secs en vrac, notamment en Inde où rien ne se perd, où tout est recyclé. Je me suis dis, pourquoi ne pas faire pareil avec du liquide ? », raconte-t-il à La Voix du Nord.

Laver plutôt que recycler

Le principe est simple : lorsqu’un client arrive en magasin il achète une (Jean) bouteille en verre à 1 euro qu’il remplit d’huile, de vinaigre, de jus, de soda, de vin ou – bientôt – de bière. Il paie alors uniquement le prix au litre de ce dont il s’est servi et rapporte le tout chez lui. À proximité du lieu de vente, une station de lavage permet de donner une seconde vie aux bouteilles. Lorsque le client revient au magasin, sa bouteille sale lui est alors gratuitement échangée contre une autre qu’il peut remplir avec le liquide de son choix.

[Vidéo] Jean Bouteille en 2mn40

« Les consommateurs sont clairement séduits par l’aspect écologiste de Jean Bouteille. Mais c’est aussi moins cher : cela varie selon le produit mais sur le vin, on peut faire jusqu’à 20 % d’économies par rapport à des bouteilles classiques ! », explique Gerard Bellet. Des économies qui s’expliquent par un coût d’acheminement des liquides réduit pour le producteur. En moyenne, une bouteille peut être lavée et réutilisée vingt fois, avant de devoir être recyclée. Jean Bouteille se finance grâce à une commission sur la vente des liquides en vrac et en louant son unité de lavage et ses bouteilles réutilisables à des producteurs locaux ou lors d’évènements à fibre écologiste. En juillet, la start-up a été désignée mention coup-de-cœur du jury des 1e éditions des trophées de l’économie circulaire.

Trois nouvelles stations en projet

Les maîtres mots du concept sont : « innovation frugale (faire plus avec moins), économie circulaire (réutiliser les emballages), économie de la fonctionnalité (vendre l’usage de la bouteille plutôt que la bouteille en elle-même) et Zero Waste (lutte contre le déchet et le gaspillage) », peut-on lire sur la page de la campagne de financement participatif lancée sur Kisskissbankbank par Gérard Bellet.
 
Car pour l’heure, Jean Bouteille ne dispose que d’une seule station de lavage, située, près de Lille, dans un centre d’insertion par le travail. La start-up a décidé de faire appel au crowdfunding pour en ouvrir trois autres. Leur emplacement sera déterminé en fonction de l’origine géographique des donneurs. Si l’idée de renouer avec le bon sens de vos aïeux, qui pratiquaient le système de la consigne, vous emballe, c’est le moment de vous manifester !
 
Côme Bastin
Journaliste We Demain
Twitter : @Come_Bastin

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