Partager la publication "Les animaux-déchets de ce street artiste nous alertent sur leur disparition"
De retour en France, Bordalo II présentera une trentaine de bas-reliefs animaliers jusqu’au 2 mars dans le cadre d’une expo baptisée Accord de Paris. Un espace de 700 m2 à la galerie Mathgoth, dans le XIIIe arrondissement de la capitale. Avec comme thématique centrale la préservation de notre planète, et donc inévitablement ce qui la détruit, la met en danger : notre mode de vie consumériste et polluant.
“L’idée de départ est de fabriquer des images des victimes, avec les matières qui les ont tuées”, explique l’artiste dans une interview vidéo pour Télérama.
L’artiste récupère toutes sortes de déchets plastique : tuyaux, jouets d’enfants, poubelles, objets du quotidien… Il prélève ces matières dans la zone où il souhaite réaliser son oeuvre, dans les rues, décharges et poubelles à proximité, puis les découpe, les assemble et les peint pour former ces fascinantes têtes d’animaux. Leur réalisme est saisissant, leur regard perçant et touchant.
Bordalo, qui se fait appeler Bordalo “Segundo”, a découvert l’art dans l’atelier de son grand père, le peintre Real Bordalo. Jeune artiste de rue, c’est lors de ses études aux Beaux Arts de Lisbonne qu’il découvre la sculpture et se met alors à allier cette nouvelle discipline à sa passion plus ancienne pour le graff, donnant ainsi lieu à d’originales œuvres de street art.
“À partir du moment où j’interviens dans la rue, je me sens la responsabilité de dire quelque chose. Il s’agit de créer quelque chose qui va faire réfléchir et changer un peu les esprits. […]. J’utilise mon travail pour communiquer des idées, des peurs et des prises de conscience sur les désordres climatiques auxquels nous faisons face : réchauffement de la planète, changements de climats, extinctions massives, déforestation, pénurie d’eau, pollution, etc.”
C’est donc tout naturellement que l’exposition sera réservée chaque matin aux visites scolaires, pour sensibiliser les plus jeunes à la fois à l’art mais aussi aux enjeux environnementaux.
Artur Bordalo est réaliste… mais pas pour autant pessimiste. Pour lui “il est encore temps de tout changer”. Nous vivons dans “une société où l’on recycle un minimum… maintenant il faudrait moins consommer.” Un moindre sacrifice pour sauver la beauté du monde.
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