Les chiens et chats américains consomment autant de calories que la population française

163 millions. C’est le nombre de chiens et chats de compagnie aux États-Unis. Autant de boules de poils qui font la joie de leurs propriétaires mais pas celle de la planète.

C’est en tout cas la conclusion d’une étude parue début août dans la revue scientifique Plos One. Son auteur, un spécialiste américain du réchauffement climatique, a calculé que l’alimentation à base de viande de ces animaux produirait chaque année l’équivalent de 64 millions de tonnes de CO2. Soit autant que 13,6 millions de voitures !
 
Pour arriver à ce chiffre, Grégory Okin s’est basé sur des données disponibles publiquement telles que le nombre d’animaux, la composition des marques de croquettes et de pâté les plus populaires ainsi que leurs chiffres de vente.

Aliments végétariens

“J’aime les chiens et les chats et je ne recommande pas du tout aux gens de se débarrasser de leurs compagnons. Voire de leur servir des aliments végétariens, ce qui serait dangereux pour leur santé”, précise le chercheur pour le site ScienMag. “Mais je pense qu’il faut avoir une conversation honnête sur leur impact écologique”.

 
Lors de ses recherches, Grégory Okin a découvert que de nombreux morceaux nobles, tel que le steak, étaient employés dans les aliments pour animaux alors que ceux-ci pouvaient tout à fait servir à l’alimentation humaine. La faute à une demande croissante des consommateurs pour des pâtés et croquettes haut de gamme.

5ème consommateur mondial de viande

Résultat : si les animaux de compagnie américains formaient un pays, il serait le 5ème plus gros consommateur mondial de viande. Juste derrière la Chine, les États-Unis, le Brésil et la Russie. Et si l’on calcule en terme de calories brutes, les chiens et chats américains mangent autant que… la population française.
 
Néanmoins, comme le rappelle l’auteur, les animaux de compagnie apportent de nombreux bénéfices sociaux à la société, en luttant par exemple contre la solitude ou les nuisibles. Quant aux personnes souhaitant diminuer leur empreinte écologique, celles-ci peuvent se tourner vers des animaux végétariens tels que les oiseaux ou les hamsters.

L’industrie doit également faire des efforts, notamment pour lutter contre l’obésité animale et explorer de nouvelles sources de protéines.
 

“Peut-être pourrions-nous tous avoir des poneys” plaisante à demi-mots le scientifique. “Nous pourrions les amener en promenade, cela nous ferait de l’exercice et ils tondraient la pelouse !”

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