Partager la publication "Les grandes banques françaises financent toujours plus les énergies fossiles"
À quelques jours du Climate Finance Day à Paris le 26 octobre 2021, et de la COP26 le 1er novembre, Oxfam France épingle les grandes banques françaises.
Dans son nouveau rapport “Banques et climat : le désaccord de Paris”, l’ONG estime que “les plus grandes banques françaises ont en moyenne augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre de près de 2 % entre 2017 et 2020”. Un ratio toutefois variable selon les établissements : il grimpe à 17 % pour le Crédit Agricole.
Et cela en dépit du ralentissement économique lié à la crise sanitaire.
Aujourd’hui, chacune des quatre premières banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire Caisse d’Épargne (BPCE) – continue donc de générer, à elle seule, une empreinte carbone supérieure à celle du territoire français, selon l’ONG.
En cause : des financements et investissements toujours plus importants d’entreprises actives dans les énergies fossiles. Y compris dans les pétroles et gaz de schistes, pourtant très décriés.
En 2020, pour BNP Paribas, Société Générale et BPCE, les prêts aux entreprises actives dans le secteur du pétrole et gaz représentent ainsi entre 39 % et 48 % des émissions de gaz à effet de serre de leur portefeuille de crédits aux entreprises. Des volumes en hausse entre 2017 et 2020.
Une politique donc totalement à rebours de la transition écologique. Et de la feuille de route mondiale pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Car même celle-ci a exhorté en octobre 2021 à ne plus réaliser aucun investissement dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières, dans son World Energy Outlook 2021 publié le 13 octobre. C’est aussi le message du directeur de l’AIE dans cette récente interview à WE DEMAIN.
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Quelques établissements font toutefois figure de meilleurs élèves. Le Crédit Mutuel s’est déjà engagé à sortir des activités pétrolières et gazières non-conventionnelles. La Banque Postale, surtout, vient d’annoncer un plan de sortie totale des énergies fossiles d’ici 2030.
“Ce qui prouve que cette solution est économiquement viable, il s’agit d’un choix stratégique”, pointe Oxfam.
Pour l’ONG, il est donc temps de passer à la vitesse supérieure. L’État ne peut se contenter “d’en appeler au bon vouloir des acteurs financiers”, comme l’avait fait en octobre 2020 le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Oxfam appelle donc à l’adoption d’une obligation légale d’ éco-responsabilité pour les grandes entreprises. Avec notamment l’exclusion immédiate de tout soutien aux entreprises qui développent des projets d’énergies liés aux pétrole et gaz non-conventionnels. Sous peine de sanctions financières.
Un engagement fort pour les banques, mais qui leur serait aussi profitable. À moyen et long termes, les dérèglements climatiques risquent en effet de faire chuter brutalement les valeurs boursières d’entreprises carbo-intensives, souligne Oxfam. Qui conclut : “Financer l’économie carbonée, ce n’est pas seulement nuire à l’environnement, mais aussi à l’économie et à la finance elle-même.”
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