Les JO de Paris 2024 décrocheront-ils la médaille verte?

Comment limiter l’impact environnemental des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, mégamanifestation qui verra affluer vers Paris des millions de spectateurs ?
 
La semaine passée, sous la pression d’Anne Hidalgo, Total s’est retiré des sponsors. Mercredi, c’est le gouvernement qui a réitéré son intention d’organiser un événement “exemplaire” en matière écologique. Un objectif ambitieux quand on sait que les Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016 ont eu une empreinte carbone d’environ 3,5 millions de tonnes équivalent CO2. La France promet de diviser par deux cette empreinte carbone.
 
Pour cela, Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, ainsi que le comité d’organisation de Paris 2024 ont dévoilé ensemble un appel à projets pour encourager l’innovation verte pendant ces JO.
 

“Nous voulons faire des Jeux un accélérateur d’innovations pour les entreprises françaises qui pourront s’exporter et servir pour d’autres manifestations internationales”, a souhaité Emmanuelle Wargon.

Faire carburer les JO aux énergies propres

Cet appel à projet compte deux volets. Dans le domaine de l’énergie d’abord, une enveloppe de 15 millions vise à soutenir des alternatives aux immenses groupes électrogènes utilisés en appoint dans ce genre d’événement. Lors des JO de Londres 4 millions de litres de gasoil ont été brûlés pour les faire tourner… Entreprises et autres inventeurs sont donc invités à proposer leurs “solutions propres de production d’électricité hors réseau ” d’ici le 15 novembre.
 
Second volet du dispositif, un concours d’innovation doté de 80 millions d’euros qui s’adresse plutôt aux startups et petites entreprises. Les projets peuvent toucher à divers secteurs : la ville en transition, l’adaptation au réchauffement climatique, l’économie circulaire, l’alimentation intelligente, le numérique… et sont à déposer avant le 8 octobre 2019.
 

“Nous voulons qu’il y ait un avant et un après les JO 2024 sur les questions d’environnement et en profiter pour faire évoluer les mentalités”, a plaidé le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris 2024.

 

Un village olympique en bois ?

Au-delà de cet appel à projets, d’autres solutions sont à l’étude pour réduire l’impact écologique des JO.
 
Côté bâtiments, Paris part avec un avantage par rapport à Londres : celui d’avoir peu d’infrastructures à construire. Pour le village olympique, le comité pourrait s’inspirer du plus haut immeuble en bois récemment inauguré à Strasbourg. Les organisateurs souhaitent aussi que les rares bâtiments neufs aient une utilité après les Jeux. “Nous voulons laisser un héritage. Il n’est pas question de construire un stade juste pour les JO”, insiste la ministre des Sports, une référence aux nombreux bâtiments olympiques abandonnés par le passé.
 
Côté déplacements, Paris aura aussi l’avantage d’attirer en bonne partie de spectateurs européens et promet de mettre à disposition des “transports propres”.
 
Le recyclage, les circuits courts, les repas végétariens seront aussi privilégiés pour l’alimentation. “Il faut penser à tout même à l’emballage des sandwichs !

Compensation carbone

Toutefois, malgré ces efforts, les JO conserveront un impact environnemental. Pour atteindre la “neutralité carbone” promise, le comité mettra donc en place des solutions de compensation, a rappelé Georgina Grenon, directrice de l’Excellence environnementale Paris 2024, solutions qui restent encore à préciser.
 
“Pour l’instant, résume Tony Estanguet, nous sommes dans les temps sur notre programme mais le marathon du ‘Paris neutre en carbone’ commence vraiment cette année.”

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