Le port du masque n’est pas encore derrière nous. Plusieurs départements l’ont même de nouveau rendu obligatoire dans la rue, au vue de la remontée des contaminations.
Mais si le masque a prouvé son efficacité pour lutter contre le Covid-19, son empreinte écologique n’est pas des moindres. Selon l’Agence pour la diffusion de l’information technologique, entre 6,8 et 13,7 milliards de masques jetables sont utilisés par an en France depuis le début de la crise sanitaire. Ce qui représente plus de 40 000 tonnes de déchets en 2020. Aucun chiffre officiel n’a été publié à propos du taux de recyclage. Mais on estime que ces masques chirurgicaux nécessitent entre 400 et 500 ans pour se décomposer dans la nature…
Voici donc quelques alternatives pour diminuer l’empreinte environnementale de cet accessoire devenu indispensable. Nous vous parlions déjà d’un masque chirurgical biodégradable imaginé par une entreprise marseillaise. Mais celui-ci n’est toujours pas commercialisé. Voici donc trois alternatives plus respectueuses de l’environnement.
Un masque chirurgical biodégradable
La société CP Project, basée à Carros (à l’ouest de Nice), teste des masques 100 % biodégradables depuis le début du mois de novembre. Avant même la pandémie, la société cherchait une solution pour éliminer le plastique, utilisé dans les modèles conventionnels de masques chirurgicaux.
Elle a pour cela développé un masque à base de polymères biosourcés, de fibre de canne à sucre et d’amidon de maïs. Celui-ci répond à la norme EN14683, qui assure une filtration supérieure à 98 % et une résistance aux éclaboussures. Même l’emballage est conçu en carton écologique avec de l’encre végétale.
Le hic : aujourd’hui, ces masques écologiques sont confectionnés… en Asie. Mais l’entreprise assure que la production sera 100 % française d’ici la fin de l’année. Assurée par le groupe Lemoine, spécialisé dans la conception de produits d’hygiène.
L’entreprise va également produire des masques colorés, grâce à une encre à base de soja. Aujourd’hui, le modèle proposé (pour adulte et enfant) est blanc. Il n’est vendu que dans quelques pharmacies niçoises, à 5,90 euros le paquet de dix. CP Project a également distribué plus de 6 000 masques au personnel administratif de la mairie de Nice. Ils seront ensuite récupérés pour être transformés en compost.
“Si on le met en terre, en quatre mois, il disparaît et donne de l’engrais”, assure Philippe Lopez, le fondateur, au journal 20 Minutes.
L’objectif de l’entreprise étant bien entendu d’étendre la zone de distribution de ses masques à tout le territoire dans les semaines à venir.
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Un masque made in France en chanvre
Une autre entreprise française propose un masque biodégradable… Au style très écolo. Cette fois, il ne s’agit pas d’un masque chirurgical. Il ressemble plutôt à un modèle type “bec de canard”.
Celui-ci est conçu par l’entreprise Géochanvre, fabricant de toiles de chanvre en fibres françaises, basée en Bourgogne-Franche-Comté. Il est composé de feutre filtrant végétal à base de chanvre français cultivé sans pesticide et à moins de 200 km du lieu de production ; d’un voile protecteur en acide polylactique, à base d’amidon de maïs. Celui-ci peut être porté durant 4h, pour une efficacité de filtration de 98 %.
Ce masque peut aussi être composté directement dans la terre, en retirant préalablement l’élastique et les mousses protectrices pour le nez et le menton. Il est aussi possible de les renvoyer à l’entreprise, qui gère leur fin de vie.
Petit plus, ces masques à usage unique sont confectionnés dans des ESAT (Établissement et service d’aide par le travail) par des salariés en situation de handicap à Cheney et à Auxerre.
Les modèles adulte et enfant sont vendus depuis fin mars, directement sur le site de Geochanvre. Les masques peuvent être commandés en kit à monter soi-même (36,93 euros pour un lot de 100) ou déjà monté prêts à l’emploi (34 euros pour un lot de 50). L’entreprise affirme sur son site en avoir déjà vendu plus d’1,6 million.
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Laver les masques jetables
Ne jetez plus vos masques chirurgicaux après le premier usage ! Une étude publiée dans la revue scientifique Chemosphère en octobre confirme que ces masques sont plus performants que les masques en tissu. Et ce, même après être passés en machine. L’étude affirme aussi qu’ils peuvent être lavés “jusqu’à 10 fois” en machine, “sans aucune dégradation de leurs propriétés de filtration ou de respirabilité”.
“Nous nous sommes arrêtés à dix lavages dans le cadre de notre étude mais on peut imaginer en faire plus”, assure Philippe Cinquin, coordinateur scientifique du Centre d’investigation clinique du CHU de Grenoble au journal Le Monde.
Pour savoir quand jeter son masque, le chercheur explique simplement qu’il faut se fier aux apparences. S’il semble abîmé ou bien qu’il s’ajuste mal au visage, il est temps de le mettre à la poubelle.
Afin de les protéger et de les garder le plus longtemps possible, il conseille également de les mettre dans une taie d’oreiller fermée avant de les passer en machine. Une solution écologique, mais aussi économique !
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