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Mohammed Rezwan, l’homme qui fait flotter le Bangladesh

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Installés en cercle devant leurs ordinateurs, les étudiants planchent sur un bilan comptable. Au centre, le formateur vient de terminer sa présentation PowerPoint. À eux de jouer. À l’étage, une classe de primaire s’amuse autour d’une balançoire dans la cour de récré suspendue, abritée des pluies diluviennes par un toit de bambou.

Bienvenue à bord d’une école flottante, sur le fleuve Padma, à 200 kilomètres à l’ouest de Dacca, la capitale du Bangladesh.

Coque noire, parois en canisses de bambou blanchi, le dernier bâtiment de la flotte dessinée par Mohammed Rezwan est le plus abouti. Sortie du chantier naval en 2018, l’embarcation mesure 16 mètres de long. Elle abrite une salle de classe, une cour de récré, et même des toboggans accrochés à ses flancs. Des panneaux solaires installés sur son toit permettant de recharger six grosses batteries placées sous ses bancs latéraux. Assez pour alimenter l’éclairage et les ordinateurs portables mis à la disposition des élèves.

Des structures flottantes comme celle-ci, voilà vingt ans qu’il y travaille. En 1998, l’année de son diplôme, le Bangladesh est frappé par de terribles inondations. Les deux tiers du pays sont submergés. Bilan : 700 morts, 21 millions de sans-abri.

Mohammed Rezwan revient dans sa région natale, le district de Natore, au nord-ouest du pays, et se met au travail. “J’aurais pu me faire plaisir et dessiner de l’architecture contemporaine. Mais je voulais faire quelque chose d’utile pour la population. Ici, quand arrive la mousson, l’eau submerge la moitié des terres.

Les travaux des champs sont interrompus, les enfants ne peuvent plus aller à l’école, les chemins d’accès sont noyés… Toute la vie est suspendue, pendant trois à quatre mois. Je me suis dit qu’il devait y avoir une solution !

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