Partager la publication "Montée des eaux : les Pays-Bas veulent aider la planète à s’adapter"
Mais après des siècles de lutte contre les mers, le pays se targue d’être le delta “le plus sûr” du monde et exporte son savoir-faire à l’autre bout du monde, de la Nouvelle-Orléans à l’Australie, en passant par le delta du Mékong.
À l’heure où le réchauffement climatique entraîne une montée du niveau de la mer et un nombre croissant de tempêtes dévastatrices, la protection des zones côtières et deltaïques est une nécessité, et les Pays-Bas sont “LE” poids lourd du secteur.
Des ponts entre l’écologie et l’économie
“C’est dû à notre histoire”, explique à l’AFP Melanie Schultz van Haegen, ministre des Infrastructures : “Cela fait des siècles que nous luttons contre l’avancée des eaux”. En concurrence avec d’autres pays étrangers pour remporter des appels d’offres, les sociétés néerlandaises de dragage réalisent 40 % du chiffre d’affaires mondial du secteur.
“L’eau n’est pas qu’un danger, c’est aussi une opportunité. On peut construire des ponts entre l’économie et l’écologie”, assure Henk Ovink, le représentant spécial des Pays-Bas pour les questions liées à l’eau.
Sachant qu’environ 70 % du PIB du pays est produit dans les zones à risque néerlandaises, s’armer de la sorte est loin d’être un luxe. L’aéroport de Schiphol, cinquième aéroport d’Europe, est par exemple situé sous le niveau de la mer.
Dispositif anti-tempête et banc de sable
Les Néerlandais font en effet bien plus que de simples digues. L’Oosterscheldekering, par exemple, est un dispositif anti-tempête de près de 9 km de long capable de sceller l’entrée d’un estuaire en cas de danger. La simplicité peut aussi être synonyme d’innovation : un immense banc de sable artificiel, plus grand que 200 terrains de football, a été inauguré en décembre 2011, au sud de La Haye. Il doit être balayé par le vent, les vagues et les courants pour renforcer naturellement les dunes du littoral.
17 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel
C’est la raison pour laquelle quelque 2 500 sociétés néerlandaises sont actives dans le secteur de l’eau, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 17 milliards d’euros, selon Lennart Silvis, directeur du Partenariat néerlandais pour l’eau. Parmi elles, des entreprises de dragage, des instituts de recherche, des sociétés de conseil… dans des secteurs comme l’accès à l’eau ou la purification de l’eau.
Le savoir-faire des Pays-Bas dans le monde
Après le passage dévastateur en 2005 de l’ouragan Katrina en Louisiane, les Pays-Bas ont ainsi participé à la reconstruction des digues et des barrages de la Nouvelle-Orléans. La collaboration avec les États-Unis s’est ensuite intensifiée, notamment après le passage d’un autre ouragan, Sandy, qui avait tué près de 200 personnes en 2012 sur la côte nord-est, dont New York.
“Il y a souvent un intérêt après une catastrophe, mais nous plaidons pour un travail préventif (…) et pour des programmes qui protègent sur le long terme”, remarque la ministre des Infrastructures Melanie Schultz van Haegen.
L’expertise néerlandaise en matière d’eau ne se limite donc pas à la protection contre les inondations, qu’il s’agisse de la restauration de zones humides au Kenya et en Ouganda ou de la construction de plateformes flottantes aux Philippines. Les Néerlandais mènent aussi des recherches sur l’agriculture à l’eau de mer ou encore la production d’énergie grâce au mélange d’eau de mer et d’eau douce. Des constructions insolites sont également au programme : les îles en forme de palmier et de carte du monde à Dubaï sont l’oeuvre de la société néerlandaise de dragage Van Oord.
Lara Charmeil (avec AFP)
@LaraCharmeil
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