Partager la publication "Navi Radjou : “En matière de management, la pratique avance plus vite que la théorie”"
On les surnomme les “gourous du management”. Tous les deux ans, Thinkers50 dresse la liste des cinquante meilleurs penseurs du monde en matière de management. Fondé en 2001, Thinkers50 délivre des “Oscars de la pensée en gestion” qui viennent récompenser les plus grands penseurs des affaires et ceux qui bousculent le sujet. Navi Radjou est le seul Français présent dans cette liste. Raison supplémentaire de se réjouir, le conseiller en innovation et leadership, auteur du best-seller L’Innovation Jugaad, est un collaborateur de longue date de WE DEMAIN.
Dans notre numéro 41 (paru en février 2023), il a partagé avec nous son tour de France des initiatives dans les territoires. Avec son concept d’innovation frugale, il s’était déjà illustré en 2013 et défend depuis les innovations dans les territoires, à l’instar de celles présentées dans notre numéro 43. Cette année-là, Navi Radjou a remporté le prestigieux prix Thinkers50 Innovation Award, un premier prix qui salue le potentiel de la personne. Un potentiel confirmé donc par sa présence parmi les Thinkers50 (déjà en 2021 et donc une nouvelle fois en 2023).
Navi Radjou : Je suis très honoré mais je regrette la présence de si peu de français ou d’autres pays européens. Comme l’Italie par exemple. Nous sommes incroyablement en avance mais nous ne savons pas le faire savoir. En revanche, année après année, je remarque davantage de diversité. Plus de femmes, plus de minorités… tout cela va dans le bon sens. Il y a 10 ans, il n’y avait quasiment que des hommes blancs dans la liste.
Pour la première fois cette annnée, ce n’est pas une personne issue de la recherche qui a reçu le prix du lifetime achievement award, mais un PDG d’entreprise chinoise, Zhang Ruimin [le patron du fabricant de TV et électroménager Haier, NDLR]. Cela montre que nous sommes arrivés à un stade où la pratique avance plus vite que la théorie. Et je crois qu’on est qu’au début de cette dynamique. Cela se voit aussi dans les écoles de commerce et les formations : les étudiants veulent du concret et ils ont raison. On ne peut plus finir un cursus avec des théories qui ont 5 ou 6 ans de retard. Ce décalage n’est plus possible.
Oui, ce qui est désormais valorisé n’est plus tant le côté très capitaliste, on voit de plus en plus des gens qui font la recherche sur la diversité inclusive par exemple. Dans les années à venir, on va reconnaître de plus en plus cette thématiques. On verra de plus en plus aussi de chercheurs qui regardent comment faire en sorte que le pouvoir des entreprises améliore la société dans son ensemble. Et il faut aussi à mon sens davantage de “penseurs” qui ont un pied dans le théorique et un pied dans l’entreprise pour mieux comprendre les enjeux actuels. Et gagner en légitimité. Cela permettra d’avoir encore plus d’impact.
SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…
Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…