Partager la publication "Norvège : la Réserve mondiale de semences au secours de pays en guerre"
Sa banque de gènes dans la ville syrienne d’Alep ayant été détruite, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda) a demandé à récupérer des graines pour reconstituer ses stocks dans les pays voisins de la Syrie, mais pas en Syrie même, a déclaré à l’AFP Åsmund Asdal, le coordinateur de la Réserve de semences.
Située sur l’archipel norvégien du Svalbard, dans l’Arctique, la Réserve mondiale de semences a pour objet de préserver des échantillons de graines des principales espèces cultivées afin de se prémunir contre les risques de disparition provoqués par les catastrophes naturelles, les guerres, le changement climatique, les maladies, les accidents ou la gestion hasardeuse des banques de gènes existantes.
4,5 millions de variétés
Situé dans une région paisible et reculée, et enfoui à plus de 120 mètres à l’intérieur d’une montagne, il est ultrasécurisé et assure des conditions de conservation optimales à une température de -18° C. Même en cas de défaillance du système de réfrigération, le pergélisol, le sol gelé toute l’année, garantit de maintenir des conditions thermiques adéquates.
Derrière une porte blindée, les trois grosses cavités qui forment l’entrepôt peuvent accueillir jusqu’à 4,5 millions de variétés stockées dans des caisses ou des caissons alignés sur des étagères. Plus de 865 000 échantillons ont à ce stade été déposés par 65 banques de gènes différentes, selon Åsmund Asdal, ce qui représente plus de 40 % de la diversité génétique végétale mondiale d’après le journal norvégien Verdens Gang (VG).
La quantité et la nature des graines renvoyées à l’Icarda ne sont pas encore connues, ni la date précise de retour : “Protéger la biodiversité mondiale de cette manière est précisément la raison d’être de la Réserve mondiale de semences du Svalbard”, a commenté dans un communiqué Brian Lainoff, un porte-parole du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (GCDT), partenaire du projet.
La rédaction (avec AFP)