Partager la publication "Ocean Rebellion : la nouvelle vague d’Extinction Rebellion"
Samedi 5 juin, le Premier ministre britannique Boris Johnson a été vu en train de jouer aux cartes sur une plage de Cornouilles avec un ami à tête de baril de pétrole. Devant eux : un bateau en flamme portant l’inscription “Le futur de vos enfants”.
Cette mise en scène n’est que la première d’une série d’actions “drôles, artistiques, sculpturales et pyrotechniques”, prévues par des militants pour dénoncer les menaces qui pèsent sur l’océan lors du sommet du G7, du 11 au 13 juin en Grande-Bretagne. Et pousser les gouvernement à agir au plus vite pour sa préservation.
Ces activistes appartiennent à Ocean Rebellion, une nouvelle branche du mouvement de désobéissance civile écologiste Extinction Rebellion (XR). Eux ciblent plus précisément la défense du monde marin. Avec des actions de résistance non violentes, ils fustigent la surpêche, la pollution, la montée des eaux, l’impact du réchauffement sur les mers…
“L’idée est de mettre l’accent sur toutes ces menaces complexes mais liées. D’autant qu’aucun gouvernement n’est responsable de l’océan et que les gens y pensent très peu. Nous voulons donc attirer l’attention sur ce point : si les océans meurent, c’est l’humanité qui meure aussi !”, explique à WE DEMAIN Clive Russell, 51 ans, membre fondateur d’Extinction Rebellion et de sa branche Océan.
À la différence d’XR, Ocean Rebellion exclut les blocages de routes ou de ponts. Le mouvement a choisi l’art pour faire passer ses messages. En général de façon légale. Et parfois de façon illégale. Clive parle de “bombes artistiques”.
Lors de son lancement, le 20 aout 2020, le mouvement s’était notamment illustré en encerclant le plus grand paquebot de croisière au monde, le World, en Cornouailles, tout en projetant sur sa coque de 196 mètres un logo de tête de mort ainsi que des slogans comme “Pollueur” ou “Bateau d’idiots”.
“Si les océans meurent, c’est l’humanité qui meurt.”
À l’automne, c’est la Baltic Exchange, la bourse mondiale du fret maritime, à la City de Londres, qui était visée. Ainsi que l’ambassade française pour dénoncer le rôle du lobby de la pêche et le manque d’ambitions de l’OMI (Organisation maritime internationale) en matière d’émissions.
“Souvent les vents sont faibles, mais en demandant constamment des comptes aux institutions de façon théâtrale et absurde, nous commençons à sonner l’alarme”, espère Clive.
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Le mouvement en effet, est encore assez modeste. Il repose sur un noyau dur d’une dizaine de personnes, mais compte une base grandissante de sympathisants, déjà plus de 200, selon Clive. Et pourrait bien se développer à l’instar d’Extinction Rebellion. Né également en Grande-Bretagne, XR est aujourd’hui présent dans 75 pays. “Nous essayons de créer des actions artistiques qui sont facilement réplicables, et de partager notre expertise, nous travaillerons sur cela cet été.” Des Français seraient notamment intéressés.
Par ailleurs Ocean Rebellion est en lien avec de grandes organisations de défense de l’environnement comme Greenpeace ou Sea Shepherd. “Nos actions sont complémentaires. Mais comme nous n’avons pas de subventions, nous pouvons prendre plus de risques…”
Des actions qui ne sont pas du goût de tous. Le paquebot pris pour cible l’été dernier, le World, a dénoncé des chiffres erronés communiqués par Ocean Rebellion sur ses émissions polluantes, rapporte The Guardian.
Plus récemment, Rob Higgs, le cofondateur d’Ocean Rebellion a déposé une plainte auprès de la police, assurant que des agents ont tenté de l’intimider avant le sommet du G7. Une douzaine d’agents en civil se seraient présentés à l’improviste à son bureau et à son domicile, en indiquant qu’ils garderaient un œil sur les militants pendant le sommet…
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