Partager la publication "Océans, démocratie, inégalités… Les ONG alertent en marge du G7"
Le périmètre est quadrillé, les CRS sont en place. Du 24 au 26 août, les dirigeants des sept plus grandes puissances mondiales se rencontrent à Biarritz pour un nouveau sommet du G7, dans un cadre hautement sécurisé.
Le gouvernement ayant restreint les possibilités d’accréditation des ONG à ce sommet, seules dix d’entre elles pourront franchir la porte de l’Hôtel du Palais. Surtout, elles n’auront accès ni au sommet officiel, ni à la presse comme c’est la coutume depuis plus de 10 ans via le média center.
Face à cette faible représentation de la société civile – la pire depuis 2005 – les associations organisent leur résistance. À Biarritz ou à Anglet (France), à Hendaye, Urrugne ou Irùn (Espagne), leurs actions convergent toutes vers le même espoir : faire remonter les revendications de la société civile aux chefs d’États et aux médias, à travers la tenue d’un pré-sommet et d’un contre-sommet.
Priorité océan
Les avions des dirigeants internationaux n’ont pas encore atterris, mais pour l’association Surfrider Foundation Europe, le G7 a bel et bien commencé.
Du 20 au 23 août, à Biarritz et Anglet, cette dernière organise un pré-sommet au G7 – le Pavillon Océans – où sont attendus une quinzaine d’associations européennes et internationales, des personnalités politiques, scientifiques, économiques, des sportifs de haut niveau et des représentants de la société civile.
Destiné à orienter les décisions des membres du G7 en matière de protection des océans, le “pré-sommet” accueille divers ateliers et conférences. Le tout autour de quatre thèmes : océan, sport et tourisme – océan et biodiversité – océan et pollution plastique – océan et climat.
“Il est essentiel de remettre l’océan au coeur des discussions lors du G7, de manière à ce que la COP 25 – qui se déroulera au Chili en novembre 2019 – soit une COP résolument bleue”, explique Antidia Citores, porte-parole de Surfrider Europe.
À l’issu de ce “pré-sommet”, ses participants prévoient d’adresser une déclaration commune – le 23 août – aux organisateurs du G7. Celle-ci reprendra leurs propositions en matière de préservation des océans, et sera lue publiquement depuis la plateforme streaming Surfrider le même jour, à 20h30.
“Le message de cette liste de recommandations est le suivant : les sociétés civiles font leur part du travail, aux chef d’états de faire la leur”, explique Antidia Citores.
L’association espère qu’elles déboucheront sur de réelles actions gouvernementales, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets, l’abandon des énergies fossiles et la réduction des émissions carbone du transport maritime.
Volonté d’inclusion
Si certaines organisations veulent coopérer avec les décideurs du G7, d’autres souhaitent perturber le bon déroulement du sommet.
C’est le cas des 80 organisations nationales et internationales – regroupées au sein des plateforme G7 EZ ! (“Non au G7 !” en langue basque) et Alternatives G7 – qui organisent un contre-sommet à Hendaye (France) et Irún (Espagne), du 19 au 25 août.
Parmi elles figurent notamment les ONG altermondialistes Oxfam et Attac, des associations sociales comme la Ligue des droits de l’homme ou le Collectif Droit des Femmes, mais aussi des organisations écologistes comme les Amis de la Terre ou Sortir du nucléaire.
Dans un appel commun à la mobilisation, celles-ci déplorent que ces événements “organisés à grands frais (500 millions de dollars en 2018) se traduisent par des opérations de communication”. Accusant d’autre part le G7 d’être à l’origine des inégalités contre lesquelles il prétend lutter, elles appellent ses dirigeants à démonter cette accusation en “s’attaquant réellement aux politiques structurelles, mises en œuvre depuis des décennies, à l’origine de ces inégalités.”
Conférences, ateliers, manifestation, occupation pacifique de places publiques… Le collectif mise notamment sur des opérations de désobéissance civile pour contraindre l’élite politique du G7 à inclure davantage la société civile dans les décisions internationales.
Boycott du dîner officiel
“Les inégalités de revenus se sont aggravées dans tous les pays du G7 depuis les années 1980. Les 20 % les plus pauvres de la population des pays du G7 ne touchent, en moyenne, que 5 % du total des rémunérations, tandis que les 20 % les plus riches en perçoivent environ 45 %.”
Les associations regrettent également que plusieurs réunions avec le G7 aient été reportées ou annulées tout au long de l’année, discréditant, estiment-elles, leur travail et leurs recommandations. Elles exigent désormais du gouvernement français “des plans concrets avec une date butoir claire”.
Reste à voir si ces revendications multiples seront entendues et, qui sait, intégrées aux discussions officielles.
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