Plus de 100 000 personnes demandent à McDonald’s de passer au zéro déchet

“J’ai été consternée de voir nos plateaux débordant d’emballages.” Marine, 24 ans, est végétarienne et plutôt écolo. Elle n’a pas l’habitude de fréquenter les fast-foods.

Début janvier, elle se retrouve chez McDonald’s pour un déjeuner entre collègues. À ses yeux, c’est “comme si tous les petits efforts du quotidien étaient jetés, et en plus, dans la mauvaise poubelle”.

Mais que faire ? Boycotter McDo ? Non, plutôt l’inciter à changer.

En rentrant chez-elle, Marine lance une pétition en ligne contre le géant américain pour qu’il se lance dans le zéro déchet. En deux mois, elle compte plus de 113 000 signatures.

Elle en profite pour se renseigner sur le sujet et découvre le décret du 10 mars 2016, communément appelé le “décret 5 flux” . Ce dernier stipule qu’il est obligatoire pour les entreprises, notamment celles de restauration rapide, de trier le papier, le carton, le métal, le plastique, le verre et le bois.

McDonald’s génère 15 000 tonnes de déchets par an en France

Or, une étude menée par l’organisation Zéro Waste France en 2017 révèle que 96 % des fast-foods n’appliquent pas le décret et que McDonald’s produit plus d’1 kg de déchets chaque seconde rien que dans ses restaurants français…
 
Que ce soit chez McDonald’s ou encore chez KFC, les bases du tri ne sont généralement pas respectées. Zéro Waste France avait d’ailleurs déposé une plainte en octobre 2018 contre ces deux enseignes en invoquant “l’absence de tri des déchets en salle, l’absence de tri des biodéchets, et le recours massif au tout jetable contraire à la hiérarchie des modes de traitement des déchets.”
 
Marine propose donc dans sa pétition que McDonald’s adopte des alternatives : “utiliser de la vaisselle, reconsidérer les emballages vers des réutilisables, les consigner, ou opter pour des emballages biodégradables”.

Un ultimatum gouvernemental

Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique, a reçu fin janvier les patrons de McDonald’s, Burger King ou encore Starbucks afin de leur rappeler leurs obligations règlementaires.

Le non-respect du décret est passible d’une sanction administrative d’un montant maximal de 150 000 euros et constitue une infraction pénale punie d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
 
Brune Poirson leur a lancé un ultimatum : ils ont jusqu’à la fin du mois de mars pour proposer “un plan de mise en conformité avec la réglementation”. Il ne leur reste plus que quelques jours donc.
 
Entre la pétition et la pression du gouvernement, les fast-foods vont-ils réagir et avancer en matière de déchet ?

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