Partager la publication "Pollution de l’air : une mère et sa fille attaquent l’État"
“L’État a déjà été condamné en 2017 pour non respect de la règlementation mais c’est la première fois que des particuliers lui demandent au civil des dommages et intérêts”, explique Sébastien Vray, fondateur et porte-parole de l’association Respire. Avec Écologie sans Frontières, cette structure accompagne les deux femmes ainsi que 50 requérants dont les dossiers, assez proches, seront plaidés dans les semaines à venir.
Les plaignantes entendues mardi demandent précisément 160 000 euros à l’État, assigné pour “carence fautive”. Elles estiment que la réglementation française n’est pas assez protectrice et que les autorités n’ont pas pris de mesures “efficaces” contre la pollution atmosphérique lors du très sévère pic qu’a connu l’agglomération parisienne en décembre 2016. Elles dénoncent notamment la mise en place tardive de la circulation alternée lors de ce pic, peu respectée et pas assez contrôlée.
La pollution de l’air responsable de 48 000 décès par an en France
Si la pollution de l’air a globalement diminué en France ces dix dernières années, les normes sont régulièrement dépassées. Et les niveaux restent globalement au-dessus des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Résultat : la pollution est à l’origine de 48 000 morts prématurées par an en France, de problèmes respiratoires (10 % des enfants en France sont asthmatiques) mais aussi cardio-vasculaires, car elle passe dans le sang et l’organisme.
En mai 2018, la Commission européenne a d’ailleurs renvoyé six États devant la justice de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, mis en cause pour non respect des normes de pollution.
Le jugement du Tribunal administratif de Montreuil sera lui connu d’ici quinze jours. Pour Sébastien Vray, si l’État était condamné pour cette piètre qualité de l’air, “il peut y avoir un effet boule de neige”.