Jacques, 60 ans, descend de son vélo et dégaine son capteur portatif. L’objet mesure les taux de polluants, que le cycliste consulte en direct sur son téléphone : “Ici, vous voyez le taux de PM10, inférieures à 10 micromètres, qui entrent dans le système respiratoire, et de PM1, encore plus fines, capables de pénétrer dans le sang”, montre-t-il. Et c’est parti pour une heure de patrouille dans le quartier.
Ces promeneurs militants participent à un projet pionnier de surveillance citoyenne de la qualité de l’air. Toute l’année, des volontaires du 20e arrondissement vont se relayer, équipés de 70 capteurs, pour réaliser des mesures, chez eux et dans la rue, avec le soutien de la mairie et de scientifiques. Neuf mini-stations fixes ont également été installées à des points stratégiques.
Une idée soumise en 2008 au budget participatif de la Ville de Paris par les habitants du quartier. “L’objectif était d’abord de mettre des chiffres et des mots sur ce que nous respirons, pour ensuite adapter nos comportements et mieux lutter contre cette pollution”, explique Jacques, qui est l’un des instigateurs du projet.