Pour libérer l’agriculture paysanne, cette youtubeuse raconte la vie conjugale d’une aubergine

Le rêve de Marcelline ? Avoir plein de bébés légumes avec son compagnon, Gaston. Malheureusement, même si cette aubergine est bio, elle est de la catégorie des semences F1. C’est-à-dire d’une variété hybride qui ne peut pas se reproduire.
 
En découvrant sa situation, elle ne sait que faire et elle décide de parcourir les routes de France pour rencontrer les acteurs de l’agroécologie. Dans une web-série sur la plateforme YouTube, elle tente de lutter pour la préservation des semences anciennes et reproductibles.
 

“Marcelline est comme un enfant : elle pose des questions et au fur et à mesure, elle découvre le monde”, explique Sylvie Bourgeois, écrivaine et auteure de la web-série.

 
En regardant les épisodes, le spectateur peut suivre Marcelline lorsqu’elle se rend dans les fermes et rencontre les agriculteurs, s’interroge sur son futur et même lorsqu’elle se rend au diner caritatif que Leonardo DiCaprio a organisé à Saint-Tropez en juillet.

Dans une vidéo, Marcelline écrit également une lettre à Nicolas Hulot, dans laquelle elle explique que “les cultivateurs, pour avoir le droit de commercialiser leur récolte, doivent utiliser des semences faisant partie d’un catalogue officiel établi par un groupement constitué par les cinq plus grosses entreprises agrochimiques du monde”. Les agriculteurs doivent ainsi racheter ces graines d’une année sur l’autre. Dans cette même vidéo, elle détaille ce que sont les semences F1 et leurs conséquences sur l’agriculture.
 

Cette aubergine atypique a aussi créé une association, Avec Sylvie on sème pour la vie. Sur le site   : des informations à propos de l’agriculture, les aventures de Marcelline et de Sylvie, “pour donner envie aux gens de s’intéresser à l’écologie”, explique l’écrivaine. 

Un légume moche

L’aventure a commencé dans un marché de Saint-Germain-des-Prés, dans le 6ème arrondissement de Paris. Sylvie Bourgeois demande à son maraîcher une aubergine, ce dernier lui tend celle qui deviendra Marcelline.
 

“Il ne voulait pas me la donner parce qu’elle avait un défaut. Mais moi je la trouvais mignonne. Moi aussi j’ai des défauts”, raconte l’écrivaine.

C’est le lendemain, en ressortant son aubergine du frigo, que l’auteure lui pose ses lunettes sur le “nez” et lui enroule un de ses foulards. Marcelline était née.
 

“C’est ma façon à moi de parler d’écologie, de manière ludique et non culpabilisante. Marcelline découvre tout ça, les légumes bio non reproductibles, qu’est-ce qu’une semence F1… comme beaucoup de gens”, explique l’auteure. 

Marcelline a déjà entamé sa deuxième saison. Vous pouvez retrouver un nouvel épisode chaque semaine sur sa chaine YouTube.

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