Partager la publication "Pour sauver les dauphins, le Conseil d’État monte au front"
C’est une belle victoire pour les dauphins et autres petits cétacés. Ce lundi 20 mars 2023, le Conseil d’État a ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche du Golfe de Gascogne pour des périodes appropriées. Objectif : limiter les décès bien trop nombreux de dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs au large des côtes atlantiques. Ceux-ci sont trop souvent “victimes de captures accidentelles lors des actions de pêche”.
Le Conseil d’État avait été saisi en 2021 par trois associations de défense de l’environnement. France Nature environnement, Sea Shepherd France et Défense des Milieux Aquatiques avaient dénoncé les mesures trop limitées du gouvernement. Elles ont été entendues. Le Conseil d’État a octroyé un délai de six mois au gouvernement pour mettre en place ces interdictions. Celles-ci concernent principalement les périodes de pêche hivernale. Le but est ensuite de déterminer l’efficacité de la création de ces sanctuaires temporaires.
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Le gouvernement contraint de mettre en place des mesures plus restrictives
“Les mesures prises devront permettre de garantir un état de conservation favorable du dauphin commun, du grand dauphin et du marsouin commun, conformément aux obligations issues du droit européen de la pêche et de la directive ‘Habitats’ de 1992”, précise le Conseil d’État .
Il indique par ailleurs que “l’équipement des bateaux de pêche en dispositifs de dissuasion acoustique, déjà engagé ou envisagé par l’État, ne permet pas de réduire suffisamment les captures accidentelles”. Leur efficacité serait seulement de l’ordre de 20 %. Selon le Conseil d’État, “il est nécessaire de prendre des mesures plus efficaces par la fermeture de la pêche sur des zones et pendant des périodes appropriées.”
Depuis le 10 mars 2023, 500 petits cétacés se sont échoués sur la côte atlantique française.
Observatoire Pelagis de l’université de La Rochelle.
Des espèces de dauphins en danger d’extinction régionalement
Le Conseil d’État souligne que le nombre de décès de dauphins dans le golfe de Gascogne est bien trop élevé. Il “dépasse chaque année la limite maximale permettant d’assurer un état de conservation favorable en Atlantique Nord-Est”. La fermeture des zones de pêche sous 6 mois doit aussi permettre “d’estimer de manière plus précise le nombre de captures annuelles de petits cétacés. Notamment en poursuivant le renforcement du dispositif d’observation en mer.”
Deux espèces de petits cétacés, le dauphin commun et le marsouin commun, font “même face à un danger sérieux d’extinction, au moins régionalement”, selon les données de l’inventaire national du patrimoine naturel. Les pêches “accidentelles” mais aussi les échouages de mammifères marins dans le golfe de Gascogne sont pointés du doigt.
L’observatoire Pelagis de l’université de La Rochelle, qui coordonne le Réseau National Échouage (de mammifères marins), dispose de chiffres éloquents. Chaque hiver, entre 600 et 1200 dauphins morts sont retrouvés échoués sur les côtes françaises du golfe de Gascogne. Sachant que 80 % des dauphins morts coulent au fond de l’océan. C’est pourquoi, Sea Shepherd France – qui mène l’opération Dolphin Bycatch depuis 2018 – estime entre 8 et 11 000 dauphins qui meurent chaque année dans le Golfe de Gascogne.
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