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Pourquoi 2021 est une année cruciale pour le climat


L’année 2020 aurait dû être charnière pour le climat. Cinq ans après l’Accord de Paris, les États devaient prendre de nouveaux engagements afin de limiter le réchauffement. Mais face à l’épidémie, de nombreux rendez-vous ont été ajournés. Les attentes sont donc encore plus fortes en cette année 2021, d’autant que les voyants sont au rouge vif : 2020 aura été l’année la plus chaude enregistrée en France depuis le début des relevés (1900), avec une moyenne annuelle de 14°C…

Voici les rendez-vous décisifs attendus au cours des douze prochains mois. 

  • Convention citoyenne pour le climat
    Un peu, beaucoup, pas du tout… ? 2021 dira ce que subsistera des travaux de la Convention citoyenne pour le climat. La très attendue Loi climat, issue des travaux de cette assemblée, sera présentée en Conseil des ministres le 27 janvier, puis débattue par les parlementaires fin mars. Si les grandes lignes en sont déjà connues, et si les associations écologistes ont déjà dénoncé un recul par rapport aux promesses, certains points restent à arbitrer. L’objectif étant de mettre la France sur la bonne trajectoire pour respecter ses engagements climatiques.

À lire aussi : Les Conventions citoyennes qui ont marché ou pas

  • Referendum sur la Constitution
    Une des propositions retenues par Emmanuel Macron est de soumettre à referendum l’inscription dans la Constitution de « la préservation de la biodiversité, l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique ». Un sujet a priori consensuel. Mais sénateurs et parlementaires devront, à partir de mars, se mettre d’accord au mot près sur ce projet de réforme constitutionnelle, ce qui n’est pas gagné. Et le gouvernement éviter que ce referendum ne tourne à la consultation pour ou contre Macron.

  • Pré-campagne présidentielle
    En France toujours, les élections régionales, repoussées en juin, diront si les écologistes arriveront à confirmer leurs bons scores des municipales. 2021 dira aussi si un mouvement politique uni plaçant l’écologie et donc la lutte contre le dérèglement climatique en tête de ses priorités arrivera à émerger avant la présidentielle de 2022.

  • Green deal européen
    Après l’adoption d’un Green deal en 2020, l’Europe doit désormais légiférer pour concrétiser ses engagements, notamment celui de réduire de 55 % ses émissions d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990 (contre 40 % auparavant). En parallèle, une loi européenne sur le climat devra entériner l’objectif de neutralité carbone en 2050.

À lire aussi : L’Europe doit réduire les émissions des plus riches

  • COP 26 à Glasgow
    C’est le rendez-vous le plus attendu de l’année : la Conférence mondiale sur le climat (COP26) se tiendra à Glasgow, en Ecosse, du 1er au 12 novembre, après avoir été reportée d’un an. Une réunion de la dernière chance pour inverser la donne : les efforts actuels de réduction des émissions, totalement insuffisants, nous dirigent en effet vers + 3 à 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.

    Selon l’Accord de Paris, les 189 États signataires avaient jusqu’au 31 décembre 2020 pour présenter des engagements plus ambitieux. Une centaine d’États pour l’heure se sont fixé un horizon de zéro émission nette au milieu du siècle, dont plus de la moitié du G20 (Chine, Union européenne, Royaume-Uni, Japon, Corée du Sud ou, dernièrement, Argentine) mais l’essentiel va se jouer dans les prochains mois, avec plusieurs rencontres préliminaires à la COP. L’objectif est d’accélérer le passage à la neutralité carbone durant la décennie 2020-2030, et de motiver les États plus réfractaires comme le Brésil, la Russie ou l’Australie.

    Et quelques avancées sont à espérer, avec trois acteurs potentiellement déterminés : l’Europe d’abord, la Chine qui semble plus volontaire que par le passé, et les États-Unis de Biden qui vont rejoindre l’Accord de Paris en février après l’avoir déserté sous Trump, et qui pourraient jouer à nouveau un rôle moteur dans les négociations.

    Comme le résume au Monde Alexandra Deprez, chercheuse à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), « il est désormais permis d’espérer, avec prudence ».

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