Partager la publication "Produits rechargeables, sans rinçage… comment L’Oréal allège son empreinte carbone"
Dans les objectifs du groupe cosmétique français L’Oréal, figure en bonne place la lutte contre les gaz à effet de serre (GES) liés à l’usage de ses produits. Concrètement, le géant du secteur de la beauté s’est fixé comme mission d’aider le grand public à réduire de 25 % l’empreinte carbone liée à l’utilisation de ses shampoings, démêlants, parfums et autres produits de beauté. Un vrai défi mais qu’il est nécessaire de relever en vue d’atteindre les objectifs du périmètre scope 3, c’est-à-dire les émissions indirectes de CO2.
“Nous nous efforçons de proposer aux consommateurs des produits qui vont consommer moins d’énergie et moins d’eau dans leur utilisation, résume Elodie Bernadi-Menu, en charge de la stratégie RSE de L’Oréal France. Par exemple, nous avons créé des shampoings solides sous les marques Dop et Garnier. Nous avons conscience que l’utilisateur final est au coeur de notre démarche de réduction globale de notre empreinte carbone.”
Pour diminuer l’empreinte carbone globale de ses soins, L’Oréal fait notamment appel aux THR, c’est-à-dire aux technologies hautement rinçables. Et a mis au point la solution “L’Oréal Water Saver”. “Cela permet de réduire de 20 % l’utilisation d’eau et de 30 % l’énergie nécessaire”, assure Elodie Bernadi-Menu. En se diluant plus vite, savons et shampoings permettent ainsi de réduire le temps passé sous la douche, par exemple. Mais encore faut-il que le grand public en prenne conscience et adopte de nouvelles habitudes. “Outre les THR, il y a aussi des messages à faire passer auprès de nos clients. Il faut beaucoup de pédagogie et réinventer notre communication”, reconnaît la responsable RSE.
L’Oréal met aussi au point des solutions qui ne nécessitent pas du tout d’eau. C’est le cas de certains soins hydratants pour cheveux de Garnier qui ne nécessitent plus aucun rinçage. “Cela permet d’économiser 100 litres d’eau à chaque fois”, souligne Elodie Bernadi-Menu.
Autre piste de travail pour L’Oréal : la généralisation des recharges pour ses produits. Que ce soit pour les marques vendues en supermarché, chez le coiffeur ou les marques de luxe… tout le monde s’y met. “Nous voulons déployer cette nouvelle manière de consommer à tous nos produits, à commencer par les plus populaires pour que cela devienne une habitude. Il faut changer de paradigme et bien faire comprendre que ce qui apporte de la valeur au produit, ce n’est pas tant le packaging mais ce qu’il contient”, explique Elodie Bernadi-Menu. Tous les best-sellers de L’Oréal se dotent donc peu à peu de recharges afin que le geste ne soit pas cantonné à des produits de niche.
L’une des marques de parfum du groupe, Mugler, a été pionnière en la matière. Elle propose depuis quinze ans des solutions de recharge par le biais de fontaines disponibles en magasin (Séphora et Marionnaud). Désormais, 40 % de ses ventes se font en recharge. Et tout lancement d’un nouveau parfum chez L’Oréal est désormais accompagné d’une offre rechargeable. C’est par exemple le cas de My Way chez Armani ou Paradoxe chez Prada.
“L’égérie de Paradoxe, Emma Watson, promeut tout autant le flacon du parfum que sa recharge. C’est important de mettre les deux produits au même niveau”, souligne la responsable RSE. À la clé, des packaging qui permettent de nettement alléger l’empreinte carbone. Cela peut être un poids plastique allégé de 79 % pour des produits capillaires chez Elsève et Kérastase. Ou encore une réduction de 50 % du poids du verre, de 46 % du carton et de 46 % du plastique pour La Vie est Belle de Lancôme.
Parmi les solutions proposées par L’Oréal pour informer les consommateurs, la firme a mis en place un score d’impact environnement que l’on peut consulter en ligne sur le site de chaque marque, comme par exemple chez Garnier. Celui-ci affiche le niveau d’impact selon différents critères, notamment l’eau et le carbone. Ces deux critères représentent les 2/3 de l’impact global des produits cosmétiques.
Mieux, L’Oréal travaille activement au sein d’un consortium de grandes marques pour mettre en place un système de notation global et standardisé, à l’image du Nutri-Score pour l’alimentation. Il se prénomme EcoBeautyScore et intègre notamment P&G, The Estée Lauder Companies, Henkel, Johnson & Johnson, Unilever, LVMH, etc. Ce score environnemental sera déployé courant 2024 par une soixantaine de compagnies cosmétiques parmi les plus importantes du monde.
Ces différentes initiatives s’accompagnent d’efforts pour “naturaliser au maximum les produits”. L’objectif est de peu à peu remplacer les produits chimiques issus de ressources non renouvelables par des matières premières biosourcées. La Recherche & Innovation de L’Oréal a ainsi initié un important programme d’innovation durable ambitieux où les green sciences participent à répondre aux enjeux actuels. D’ici 2030, le but est de “proposer systématiquement des formules composées à 95 % d’ingrédients d’origine végétale renouvelable, issus de minéraux abondants ou de technologies circulaires”.
“Cette nouvelle discipline vise à identifier un maximum de matières premières d’origines naturelles, issues du vivant et durables. Cela passe aussi par des solvants biosourcés, par exemple”, ajoute Elodie Bernadi-Menu. En outre, L’Oréal n’oublie par le recyclage. 100 % des plastiques PET utilisés pour les emballages sont issus du recyclage. “Nous travaillons aussi sur le design des produits pour faciliter ce recyclage. Nous avons par exemple retiré les étiquettes argentées des produits Elsève car elles perturbaient le tri“, conclut-elle.
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