Partager la publication "Qualité de l’air dans le métro : prenez le vélo !"
En matière de pollution, le métro ne fait pas dans la demi-mesure. Selon une étude de l’Agence nationale sécurité sanitaire (Anses), le taux de particules fines y est “en moyenne trois fois plus élevé que dans l’air extérieur urbain”. A chaque fois qu’une alternative est possible, mieux vaut donc rester en surface, où la qualité de l’air est meilleure. Les options sont multiples : le bus, la marche, le vélo, une trottinette… Qu’est-ce qui explique une telle concentration de particules fines ? C’est principalement le frottement des roues sur les voies lors du freinage – ce qui arrache du fer aux rails. Mais aussi les poussières remises en suspension à chaque passage de rame, indique l’Anses.
Le rapport ne met pas en cause le seul métro parisien mais dénonce la qualité de l’air dans les sept agglomérations françaises qui possèdent des réseaux souterrains. Il s’agit de Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse. Saisie en 2019 par les pouvoirs publics, l’Anses confirme “la nécessité de poursuivre les actions pour limiter les expositions des usagers, en réduisant les concentrations des particules en suspension dans l’air”.
“Depuis le début des années 2000, des mesures de la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires en France ont mis en évidence des concentrations en particules en suspension dans l’air (PM10, PM2,5 en µg.m-3) en moyenne trois fois plus élevées que dans l’air extérieur urbain”, souligne l’Agence. Néanmoins, elle déplore un corpus d’études épidémiologiques et toxicologiques spécifiques trop limité. Impossible dans ces conditions de tirer des conclusions claires sur d’éventuels effets sanitaires de l’exposition des usagers à la pollution de l’air des enceintes ferroviaires souterraines.
En conséquence, “l’Agence recommande de renforcer les dispositifs de surveillance de la pollution de l’air dans les différents environnements : quais, stations, rames etc.” Elle appelle aussi de ses vœux “une amélioration des connaissances sur les effets sanitaires propres aux particules en suspension dans ces lieux qui pourraient permettre de définir des valeurs de référence”.
L’Anses souligne que seules trois stations parisiennes sont correctement instrumentées. En outre, les capteurs sont fixes et uniquement placés sur les quais. Pour avoir une vision d’ensemble, il faudrait également étudier couloirs et rames. Ce n’est pas un hasard si en mars 2021, la RATP a fait l’objet d’une plainte de la part de l’association Respire. S’appuyant sur les niveaux de pollution de l’air dans le réseau souterrain parisien, elle accuse la RATP de “tromperie aggravée” et de “blessures involontaires”.
“A titre d’exemple, dans la station Châtelet, les valeurs mesurées par la RATP elle-même dépassent presque tous les jours 50 µg/m3 pour les PM10. Soit la valeur d’un pic de pollution en extérieur. Elles ont atteint 109 µg/m3 le 25 novembre 2020 et 480 µg/m3 le 7 janvier 2016”, déplore Respire dans un communiqué.
De son côté, la RATP se déclare “extrêmement mobilisée” afin d’améliorer la qualité de l’air dans son réseau. Parmi les pistes évoquées, de nouvelles garnitures de frein sont à l’essai sur les RER. Les premiers résultats en termes d’émission réduite de pollution semblent “très prometteurs”.
Les tests réalisés indiquent que cette nouvelle garniture de frein permet de réduire de 90 % les émissions de particules. En outre, un investissement de 57 millions d’euros pour renforcer le système de ventilation est prévu. Une filtration électrostatique et un système de piégeage de particules sont à l’étude, indique 20 Minutes. D’ici là, rester en surface reste encore la meilleure option pour limiter les expositions aux particules fines.
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