Quand deux multinationales collectent les déchets d’Haïti pour fabriquer leurs produits

Il suffit de longer les canaux de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, pour se faire une idée de l’état de l’environnement dans ce pays. Bouteilles plastiques, sacs, emballages… Des déchets à perte de vue. Une situation peu surprenante dans une ville dépourvue de système de recyclage, et où les déchets, y compris recyclables, finissent au mieux dans une décharge. 

Face à cette situation et à l’absence de réponse politique, deux multinationales ont annoncé cette semaine qu’elles allaient venir au secours des populations qui souffrent de cette pollution. La marque HP, qui utilise du plastique recyclé dans sa production de cartouches d’imprimantes, a déclaré qu’elle allait acheter une partie de ces déchets plastiques. Une initiative qui rejoint celle annoncée par Timberland : La multinationale du textile va utiliser du polyester recyclé issu des déchets d’Haïti pour fabriquer des chaussures et des sacs.

Campagne présidentielle et enjeux environnementaux

Les deux marques ont signé un partenariat avec la société de collecte et de recyclage Thread international , certifiée par le label B Corp, déjà attribué à plus de 950 entreprises. Réparties dans plus de 32 pays, toutes s’engagent à respecter, dans une recherche de performance économique, des critères sociaux et environnementaux “élevés”. Des démarches qui permettent de soutenir les économies locales et protéger l’environnement, tout en retirant des bénéfices d’un marché laissé à l’abandon.

Les annonces de HP et Timberland surviennent dans un contexte environnemental de plus en plus préoccupant en Haïti. La population, dont seulement 30 % a accès à l’électricité, souffre encore des dégâts causés par le séisme ravageur de 2010. Alors que la prochaine élection présidentielle haïtienne se jouera les 9 octobre et 8 janvier, les trois candidats en lice (Jude Célestin, Edmonde Supplice Beauzile et Moïse Jean-Charles ) font de l’environnement l’un des thèmes majeurs de leurs campagnes. Avec, désormais, deux multinationales comme alliées.

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