Une chemise, trois livres, une nouvelle console… Quelques clics et la commande est passée ! Plus qu’à attendre confortablement chez-soi l’arrivée des colis. Pour les phobiques du shopping, et en cette période de grèves des transports, les achats online sont bien pratiques. Mais quel est l’impact environnemental des millions de colis envoyés chaque année, notamment en période de fêtes ?
Des achats en ligne qui font chauffer les datacenters
En restant chez vous, vous pensez peut-être dépenser moins d’énergie qu’en courant d’un magasin à l’autre. La réalité est plus complexe ! L’Ademe a analysé le cycle de vie des achats en ligne : aller sur internet, surfer sur différents sites, sélectionner un article, le payer en ligne, recevoir des mails de confirmation puis de suivi… Tout cela fait marcher les datacenters.
Acheter en ligne participe donc pleinement à la pollution numérique, qui représente plus de 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Selon l’Ademe, un achat en ligne émet en moyenne 12 grammes de CO2, soit l’équivalent d’un kilomètre en voiture.
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La multiplication des trajets
Et le bilan carbone d’un achat en ligne s’alourdit encore avec la livraison elle-même. A priori, se rendre seul en voiture dans un centre commercial pollue plus qu’un camion rempli de colis. Mais des livreurs font parfois de longues courses pour déposer un colis unique jusqu’à un village isolé. Les citadins qui passent commande, eux, sont certes plus concentrés dans l’espace mais n’auraient sans doute pas pris de voiture pour réaliser l’achat en question.
Quelques conseils donc : évitez les livraisons express et privilégiez les achats groupés ainsi que les livraisons en points relais. Premièrement, car cela évite de rater le livreur, qui n’aura pas à revenir une seconde fois. De plus, cette solution permet de concentrer les trajets et les dépôts de paquets.
“Livrer en urgence, par petites quantités, et multiplier les trajets augmentent la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre”, souligne l’Ademe dans son rapport.
Le suremballage
Enfin, l’emballage des paquets livrés est souvent conséquent, et génère beaucoup de déchets. Selon une étude d’un fabricant britannique de cartons ondulés, la part de vide représente par ailleurs en moyenne 24 % d’un colis. Ce manque d’optimisation génèrerait 122 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent des émissions de l’Argentine ou de la Belgique chaque année !
Sans compter la pollution générée par le gaspillage et la destruction d’invendus. Le magazine “Capital” de la chaîne M6 révélait, dans une enquête diffusée le 13 janvier 2019, qu’Amazon jèteraient des millions d’objets neufs, dont plus de 3 millions en France chaque année. Les pratiques salariales et sociales de l’entreprise ont aussi été pointées du doigt de nombreuses fois.
Conclusion, sans forcément renoncer aux livraisons, l’idéal est d’en usager de façon raisonnée. Dans certains cas, l’achat en ligne peut se justifier : si vous cherchez une pièce précise, qui nécessiterait de nombreux déplacements pour la trouver. Ou encore, pour faire un plein de courses. L’essentiel étant d’éviter l’achat impulsif (souvent renvoyé) et de se demander s’il n’est pas possible de trouver, par exemple, l’objet souhaité dans un commerce de proximité…