Partager la publication "Reforestation sous-marine : TBS se jette à l’eau avec 1 Ocean"
Particulièrement connue pour ses chaussures bateau, la marque sportswear TBS, qui appartient au groupe Eram, progresse peu à peu dans son engagement pour l’environnement. Elle lance en ce mois de mars 2024 un projet en faveur des océans via une opération de reforestation marine réalisée avec 1 Ocean et une association locale. Une initiative qui marque aussi la volonté pour la marque d’embarquer tout le monde, employés, fournisseurs et clients, dans un vrai cheminement écologique.
“En octobre 2020, TBS a été récompensé du premier trophée de la mode circulaire pour son innovation : une basket vegan recyclée et recyclable à l’infini. Aujourd’hui, nous voulons aller un peu plus loin que ça”, explique Julien Bianchi, directeur général de TBS, entreprise du Maine-et-Loire. C’est vers la préservation du vivant que la marque se tourne aujourd’hui. Tout a commencé quand TBS a rejoint l’an passé le CEC de l’Ouest, association qui accompagne entreprises et institutions dans un processus pour repenser leurs modèles d’affaires dans le cadre des limites planétaires.
“La marque vient de fêter ses 45 ans et s’est récemment dotée d’un nouveau logo mais nous avions aussi envie d’une action positive pour marquer ce momentum. C’est à ce moment que nous avons rencontré Alexis Rosenfeld du projet 1 Ocean”, relate Julien Bianchi. Photographe sous-marin, il a fait naître l’envie parmi les équipes de TBS de ne pas seulement être témoins de ce qui se passe sous le niveau de la mer mais de devenir aussi acteurs.
C’est ainsi qu’est né le projet de reforestation sous-marine qui vise à repeupler un site sous-marin dégradé au Pouliguen, à quelques pas de La Baule (Loire-Atlantique). Le projet, baptisé “WitnesSeas”, a été réalisé en collaboration avec l’association Estuaires Loire & Vilaine, pour un montant de 45 000 euros. En outre, TBS s’est engagé à reverser une partie de ses bénéfices à 1 Ocean pour soutenir les différentes missions de l’association. Et communique sur cette initiative auprès de ses clients pour faire rayonner la sensibilisation autour de la déliquescence des fonds marins.
Le projet, qui a démarré au 1er mars, consiste à replanter, à 10 mètres de profondeur, de jeunes laminaires dans les failles des rochers ou de les semer au fond de l’eau pour redonner vie à la zone dégradée. Les plantules saines ont au paravant été collectées sur un site aux caractéristiques similaires pour assurer toutes leurs chances aux greffes. Le tout sera ensuite filmé 24h/24 par une webcam sous-marine pour permettre au public de suivre le projet.
“Pour l’heure, en raison des conditions météo, nous n’avons pas pu procéder à la faire tout ce que nous voulions mais cela ne saurait tarder”, assure le directeur général. Le site sera ensuite suivi de près pendant 3 ans pour s’assurer que les forêts replantées s’épanouissent bien malgré les effets du réchauffement climatique.
“Nous sommes actuellement à environ 50 % de produits textile éco-conçus. Nous avançons aussi sur les chaussures, que ce soit sur les matières, le design, le sourcing ou les énergies renouvelables utilisées”, relate Julien Bianchi. TBS met aussi l’accent sur la coopétition, conscient qu’il n’est plus possible – ni souhaitable – de fonctionner seul pour transformer le processus de production et les outils industriels.
“Ce serait intéressant de pouvoir partager avec d’autres entreprises de la région le sourcing de matériaux écoresponsables, de pouvoir mutualiser les commandes, d’ouvrir notre atelier de réparation à d’autres marques.” TBS a d’ailleurs commencé à discuter avec un concurrent textile en ce sens. De même, son atelier au siège est en train d’être réorienté vers la réparation. Et la marque réfléchit à créer une activité plus servicielle, c’est-à-dire de la location de produits plutôt que de l’achat si l’utilisation attendue est limitée.
Peu à peu, le directeur général embarque ses équipes – 200 employés – grâce à un processus permanent d’acculturation aux thématiques de la transition écologique. “J’ai déjà perdu quelques super profils parce que nous n’allions assez vite ou assez loin mais le retour est globalement très positif. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes une petite entreprise. On essaie de faire bouger les lignes au mieux mais il faut aussi composer avec la transformation progressive de l’entreprise. Ce qui est passionnant, c’est de voir les équipes se conscientiser et s’engager peu à peu“, conclut-il.
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