Partager la publication "Route du Rhum : le collectif La Vague rêve d’une course au large moins polluante"
Arthur Le Vaillant prendra le départ avec son bateau “Mieux” dimanche 6 novembre pour relier Saint-Malo à la Guadeloupe. Âgé de 34 ans, le marin a commencé sa carrière en planche à voile avant de devenir skipper. En 2017, il finit 2e de la Transat Jacques Vabre avec Aymeric Chappellier sur un Classe40 et a déjà terminé 4e de la Route du Rhum en 2018, toujours en Classe40. Quatre ans plus tard, il repart vers les Antilles mais, cette fois-ci, à bord d’un voilier Ultim, un trimaran géant, les plus puissants de la course.
Mais avant de quitter les côtes françaises, Arthur Le Vaillant a publié avec le collectif La Vague une tribune dans L’Équipe en date du 9 octobre. “Le dérèglement climatique, la pollution et la destruction de la biodiversité sont aujourd’hui des évidences. Partout des initiatives émergent pour créer un futur désirable, sobre et soutenable pour tous. Nous aussi, navigatrices et navigateurs, professionnel·le·s de ce sport aux valeurs extraordinaires devons faire notre part”, pouvait-on lire.
Route du Rhum : une course au large avec une empreinte carbone élevée
Les organisateurs de la Route du Rhum ont conscience que des améliorations sont possibles pour rendre cet événement moins polluant. Car, si la course en elle-même se fait uniquement à l’aide de l’énergie du vent, toute l’organisation autour, la venue du public et la construction des bateaux pèsent sur le bilan carbone global. D’ailleurs, les organisateurs – OC Sport Pen Duick – ont demandé à leurs fournisseurs techniques, Toovalu et Carbone 4, de réaliser une nouvelle évaluation globale afin de mieux cerner les postes les plus émetteurs en gaz à effet de serre.
Selon les chiffres de la précédente édition en 2018, la Route du Rhum avait représenté 145 000 tonnes d’équivalent CO2. Dont 75 % de l’impact carbone de l’événement généré par les transports empruntés notamment par le grand public (scope 3) pour venir assister au départ à Saint-Malo. Davantage de TER entre Rennes et Saint-Malo, une offre de covoiturage ad hoc, des bornes de recharge électrique aux abords du village de la Route du Rhum… autant d’efforts fournis cette année. Des animations seront également organisées sur le village : une sensibilisation avec la Surfrider Foundation sur les déchets aquatiques et au plastique ou encore une fresque océane, inspirée de la fresque pour le climat.
La Vague, un collectif engagé pour des courses au large moins polluantes
Ce collectif de navigateurs engagés qui cherchent des solutions collectives et prennent en compte les enjeux environnementaux et sociétaux dans leur activité sportive. “Nous naviguons en IMOCA, Class 40, Mini, Figaro etc. En mer, nous sommes tous témoins des changements climatiques, expliquent-ils. Nous sommes plusieurs passionnés de l’océan à nous interroger sur notre modèle car notre terrain de jeu, l’océan, se meurt. Nous souhaitons faire bouger les lignes pour rendre la voile de compétition plus durable au niveau environnemental et sociétal. Notre objectif est de mutualiser nos réflexions et mettre en avant des initiatives positives via une plateforme collaborative en open source.”
Le collectif souligne que pas moins de 36 bateaux neufs prendront le départ pour la Route du Rhum 2022. Conçus “dans des matériaux issus du pétrole et de métaux rares”, ces navires représentent “près de 9 500 tonnes d’équivalent CO2”. “Ensemble réinventons les règles du jeu ! Les pistes sont nombreuses. Inclure l’impact environnemental dans les règles de course ou dans les jauges, avec des ‘eco-rating’ ou des quotas carbone. Valoriser les performances des marins engagés sur des voiliers anciens plutôt que mettre en valeur les constructions neuves.”
Le bateau Ultim d’Arthur Le Vaillant, par exemple, a été construit en 2022. Et il prendra le départ avec des voiles usagées. Et de proposer un nouveau concept pour la Route du Rhum en 2026 : “Organiser des courses qui reviennent au port de départ afin de réduire l’impact des logistiques de transport. Les formidables performances des voiliers d’aujourd’hui nous permettraient, par exemple, de courir en 2026 une Route du Rhum aller et retour ; le spectacle serait doublé ; l’aventure plus pure.” Chiche ?!
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