Partager la publication "Slow tourisme en Italie : trouver refuges en Vallée d’Aoste"
En quête d’une idée de destination bas-carbone de dernière minute ou d’une nouvelle aventure non loin de chez vous ? En Italie, la Vallée d’Aoste, à la frontière avec la France et la Suisse, vous tend les bras. Située de l’autre côté du Mont-Blanc, elle est aisément accessible, que ce soit par le tunnel avec la France ou par train en passant par Turin ou Milan pour arriver dans la ville d’Aoste. De là, un services d’autobus sillonne quotidiennement toutes les vallées de la région depuis la très belle petite ville d’Aoste pour vous emmener au plus près de votre point de départ.
Particulièrement réputée en hiver pour le ski de randonnée, la Vallée d’Aoste se révèle être aussi un petit paradis l’été, avec un avantage non négligeable par rapport aux vallées françaises de Chamonix ou encore de Saint-Gervais : ses chemins sont moins empruntés et le paysage est encore plus sauvage de ce côté de la frontière. On évite donc assez facilement la foule du TMB (Tour du Mont-Blanc) pour profiter de jolis sentiers et de merveilleux refuges. Aussi chaleureux et confortables que dotés d’une bonne table.
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C’est une des spécificités des Alpes italiennes : ses refuges réputés pour leur qualité. On en compte plus de 70 rien qu’en Vallée d’Aoste. Si une partie est gérée par le CAI (Club Alpin Italien), la grande majorité appartient à des communes ou des privés. Souvent plus confortables que côté français, avec un accueil plus chaleureux qu’en Suisse, ils ont cet atout majeur pour les randonneurs et alpinistes après une longue journée dans la nature : on y mange bien et en quantité pour un prix tout à fait raisonnable.
La raison ? En Italie, le refuge n’est pas tant vu comme un hébergement d’urgence avec le strict minimum que comme une destination en soi. D’ailleurs, nombreux sont les Italiens qui marchent une à deux heures pour aller manger le dimanche midi en famille en refuge. Certains d’entre eux peuvent ainsi faire plus de 300 couverts par service le week-end.
Chaussures de rando aux pieds, sac à dos sur les épaules, la Vallée d’Aoste se découvre à pied. Grâce à ses sentiers bien entretenus et balisés, il est aisé d’imaginer passer plusieurs jours en altitude. Une aventure en itinérance pour découvrir les vallées, cols et refuges tout en admirant, au loin, des montagnes aussi mythiques que le Cervin, le Mont-Blanc, le Grand-Paradis, le massif du Mont-Rose , le Cervin…
En s’élevant, on passe de jolies prairies aux bois de feuillus et de conifères puis à un univers plus minéral. Sur le chemin, vous pourriez observer chamois, bouquetins, renards et marmottes s’épanouissent dans nature encore assez sauvage. Le loup est aussi présent. La Vallée d’Aoste a toujours accueilli l’animal sur les contreforts de ses montagnes.
Parmi les itinéraires les plus célèbres de la région, figurent deux Alta Via. La n°1 est baptisée Alta Via dei Giganti (haute route des géants) et la n°2 est connue sous le nom d’Alta Via Naturalistica (haute route naturaliste). Cela représente un total de 330 kilomètres, à travers 34 communes et culminant à 3 300 mètres. Les deux sentiers baliséés traversent le parc national du Grand-Paradis et touchent le parc régional du Mont Avic. Mais il existe aussi des circuits plus courts et adaptés aux familles.
Voilà une belle balade à réaliser sur trois jours (34 km, 2 nuits en refuge) et adaptée aux enfants. Au départ du village d’Étroubles, cette aventure vous fera passer par la pointe Chaligne (2608 m) et le col Fenêtre (2821 m). De là, vous aurez une sublime vue sur toute la chaîne du Mont-Blanc. Pour allonger un peu (5 jours au total), il est possible de combiner cet itinéraire avec le tour du Mont-Rouge (24 km). Notre coup de cœur sur ce parcours, c’est le refuge Mont-Fallère et son propriétaire, Siro Viérin. Ce dernier a construit de ses propres mains le refuge sur le terrain où il montait le troupeau familial de vaches à l’adolescence.
“J’ai fait un rêve une nuit de 2005. Après pas mal de paperasse et le temps de le construire, le refuge a ouvert ses portes en 2012. Il comportait seulement huit chambres à l’époque mais je l’agrandis petit à petit”, explique Siro Viérin. En parallèle, l’homme aime sculpter le bois. “J’ai commencé à mettre mes créations autour du refuge puis j’en ai mis peu à peu tout le long du sentier qui descend vers la vallée. Aujourd’hui, il y en a entre 400 et 450.” Personnages bien connues de l’histoire valdôtaine, oiseaux, marmottes, bouquetins, écureuils, hiboux, lièvres… parfait pour occuper les enfants le long de ce sentier (613 m D+ / 2h de marche) qui monte depuis Vétan-Dessus.
Tarifs : 70€ / personne en demi-pension.
Ce refuge, inauguré en 2005, est un petit éden pour les amateurs d’observation de la Voie Lactée (loin de la pollution lumineuse urbaine, seulement 6 % du territoire valdôtain est urbanisé). Bien que situé en altitude (2465 m), le confort est au rendez-vous. “Ma philosophie est d’aménager le refuge pour faire en sorte que mon équipe et moi-même y vivions bien, ce qui est vrai aussi pour les randonneurs de passage”, souligne Marcello Vai, gardien du lieu. Petits dortoirs bien aménagés, sauna avec vue imprenable sur les montagnes alentour et repas aux petits oignons sont donc au programme. Sans compter les digestifs locaux si vous voulez prolonger la soirée.
Tarifs : 60€ / personne en demi-pension, sauna inclus
Le refuge de Champillon marque une étape du Tour des Combins. Sur cet itinéraire, vous vous retrouverez dans un décor de haute-montagne mais sur un parcours sans grande difficulté. Elle se réalise en six jours, de refuge en refuge. Autour de vous, les montagnes peuvent culminer à plus de 4 000 m mais vous évoluerez entre 2 et 3 000 m. Le Tour des Combins vous fait aussi passer par les cabanes Brunet, Chanrion et le sublime hospice du Grand-Saint-Bernard. Avec possibilité de terminer son séjour en Suisse, dans le très joli Val de Bagnes, ses bisses et sa station emblématique, Verbier.
Cette boucle de trois ou quatre jours vous permettra d’admirer de magnifiques montagnes, cascades et lacs (Nivolet, Agnel, Serru…). Et de traverser la très belle vallée de Rhêmes. Tout à fait abordable pour des familles, malgré quelques courts passages un peu techniques comme au col Rosset, cet itinéraire est assez fréquenté l’été. On reste tout de même loin de la foule du Tour du Mont-Blanc. Le refuge Benevolo (2285 m) et le refuge Savoia (2534 m) vous accueilleront pendant cette aventure qui vous fera passer par des paysages grandioses. Attention, comme ils sont accessibles en voiture et moto, ils font régulièrement le plein. Il faudra donc penser à réserver à l’avance.
Notre conseil : le refuge Savoia est situé sur un plateau près du fréquenté lac du Nivolet (bordé par une route). Pour davantage de calme, n’hésitez pas à monter aux lacs Leita ou Rosset, un peu au-dessus de la cabane. Et regardez bien le long des chemins si vous randonnez à la fin de l’été. Vous n’êtes pas à l’abri d’apercevoir des Edelweiss…
Si ce n’est pas le plus haut refuge d’Europe, le record est détenu par la cabane Regina Margherita (4554 m) dans le massif du Mont-Rose, le refuge Torino culmine à 3375 m. Situé non loin de la Pointe Helbronner, il vous plonge d’emblée dans une ambiance haute-montagne. Pendant italien de l’Aiguille du Midi en France, on y monte depuis la vallée de Courmayeur grâce au téléphérique Skyway Monte Bianco. L’expérience n’est pas donnée (56€ l’aller-retour) mais vaut le détour tant la vue en haut est à couper le souffle. Mont-Blanc, Dent du Géant, la Vallée Blanche et, au loin, le Cervin, le Mont-Rose et le Grand-Paradis…
Un tunnel permet d’accéder au refuge Torino, d’où partent nombre de randonnées glaciaires. Celles-ci sont non balisées et réservées aux alpinistes expérimentés ou accompagnés d’un guide. Mais le Skyway Monte Bianco vous offre l’occasion de dormir à plus de 3000 m d’altitude avec vue époustouflante au réveil. Mieux encore : outre des dortoirs, le refuge Torino possède la “chambre 31”. C’est une vraie chambre d’hôtel cosy avec sa salle de bain privée (250€ la nuit en demi-pension pour deux). Une expérience unique à une telle altitude.
Passage obligé par la ville d’Aoste
Aoste est un joyau historique et culturel qui mérite une visite approfondie. Fondée par les Romains en 25 av. J.-C. sous le nom d’Augusta Praetoria, la cité conserve de nombreux vestiges de son passé antique, dont les impressionnantes portes Prétorienne et Décumane, le théâtre romain et le cryptoportique. Mais Aoste ne se résume pas à son héritage romain. La ville offre un charmant mélange d’époques, avec sa cathédrale médiévale, ses ruelles pittoresques et ses élégantes places bordées de cafés. Ce sera aussi l’occasion de faire ses emplettes pour rapporter de son périple d’excellents produits locaux trouvés dans les petites épiceries de la grande rue piétonne. Et si vous passez par là fin janvier, la Foire artisanale de Saint Ours est un événement incontournable de la Vallée d’Aoste.
Coup de cœur pour bien manger en Vallée d’Aoste : Lo Grand Baou sur la commune d’Avise. Restaurant et chambre d’hôtes à Jovençan (1887 m) pour déguster la véritable cuisine valdôtaine selon le principe du “zéro kilomètre” (au plus près). Depuis un demi-siècle, la famille Marcoz y prépare saucisses, beurre de montagne, fontina, salignoun (sorte de ricotta), polenta concha, carbonade et autres chataîgnes au miel et lard local. À tomber. Une partie des plats peut aussi se déguster plus bas, dans le château de Boniface d’Avise.
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