Transformer les vieux puits de pétrole en source d’énergie renouvelable ?

Faire de deux sources de pollution une source d’énergie propre. C’est le pari de la start-up Heat Mining. Plutôt que de laisser le Co2 s’échapper dans les airs, sa technologie CPG, pour carbon plume geothermal, propose d’en faire un carburant pour centrale géothermique.
 
Tout commence à la sortie des centrales à charbons et à fuel, qui rejettent des quantités massives de gaz carbonique pour produire de l’énergie. L’entreprise projette de capter ce Co2 abondant pour l’acheminer sous forme liquide vers des puits de pétroles épuisés transformés en immenses réservoirs. Le gaz serait alors réchauffé, grâce à la température terrestre, et remonterait vers la surface, actionnant une turbine génératrice d’électricité.
 
Du propre avec du polluant ?
 
Le secteur de l’énergie est responsable de 60% des émissions mondiales de gaz carbonique. L’idée d’enfouir son Co2 sous terre n’est pas neuve, mais se heurte cependant au problème de l’étanchéité des sols qui laissent fuir le gaz.

Le projet de Heat Mining s’attaque à la question de façon innovante : Il profite de la nature plus étanche des puits de pétroles déjà habilités à recevoir du Co2 afin de liquéfier les dernières gouttes d’or noir qui s’y trouvent. Mais surtout, il rend l’enfouissement rentable en en faisant une source d’énergie propre. Aux Etats-Unis, l’entreprise affirme pouvoir produire 10 000 mégawatts à partir des seuls puits de pétrole épuisés. L’équivalent de la consommation de 10 millions de foyers.

Directeur de l’ONG Green Cross France, Nicolas Imbert tempère ces estimations. « C’est un bon outil de reconversion des sites industriels classiques, mais qui n’a pas vocation à avoir une empreinte massive dans la réduction des émissions de carbone. De plus, les risques environnementaux liés à la fuite du Co2 sont encore mal maîtrisés ». Une étude récente de l’Académie américaine des sciences affirme que l’enfouissement est à l’origine de séismes s’il est effectué près de failles géologiques. La meilleure solution pour se débarrasser du Co2 reste encore… de limiter les émissions.
 

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