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Un tiers de l’électricité américaine pourrait venir du vent en 2035

Ce scénario “ambitieux mais crédible” émane du département américain de l’énergie. Il nécessite la mise en place d’une véritable politique fiscale en faveur de l’éolien, comme c’est le cas pour les énergies fossiles.

Le 18/03/2015 par Antoine Lannuzel
Ce scénario "ambitieux mais crédible" émane du département américain de l'énergie. Il nécessite la mise en place d'une véritable politique fiscale en faveur de l'éolien, comme c'est le cas pour les énergies fossiles.
Ce scénario "ambitieux mais crédible" émane du département américain de l'énergie. Il nécessite la mise en place d'une véritable politique fiscale en faveur de l'éolien, comme c'est le cas pour les énergies fossiles.

Quelle puissance énergétique les États-Unis pourraient-ils tirer du vent ces 35 prochaines années ? Après deux ans de travaux, le département américain de l’énergie vient de trancher cette question de manière très optimiste. Basé sur un scénario “ambitieux mais crédible”, son rapport affirme que l’Amérique pourrait produire 10 % de son énergie grâce à l’éolien d’ici 2020, 20 % d’ici 2030 et 35 % d’ici 2035.

À CONDITION QUE…

Mais pour que cela se concrétise, tempèrent les auteurs du rapport, de “nouveaux outils, priorités et efforts” doivent être déployés, au delà des simples efforts de l’industrie éolienne. Interrogé par ThinkProgress, Tom Kiernan, patron de l’American Wind Energy Association (AWEA), estime que l’une des priorités est de redistribuer des recettes fiscales de façon pérenne à cette industrie :

“L’un des ingrédients clé est la mise en place d’une politique fiscale stable, au niveau fédéral, comme c’est le cas pour toutes les autres formes d’énergie, du moins toutes les sources d’énergie électrique basées sur le pétrole. Elles bénéficient d’aides et avantages fiscaux permanents. Alors que l’essentiel de la fiscalité touchant l’éolien n’est pas permanent”

Tom Kiernan a raison. Aux États-Unis, les producteurs de pétrole et de gaz perçoivent un certain nombre de taxes incitatives permanentes, pour un montant total de 18,5 milliards de dollars en 2013, comme l’indique un rapport de l’association écologiste Oil Change International. Les contribuables américains subventionnent également de façon permanente certains pans de l’industrie du charbon. L’objectif initial de ces allégements fiscaux, selon le Houston Chronicle, était “d’attirer des investissements dans une industrie réputée à haut risque, et de promouvoir l’emploi.”

13 MILLIARDS ENVOLÉS

Mais l’industrie éolienne, de son côté, souffre de l’absence d’aides fiscales pérennes. Le Congrès, désormais républicain, rechigne à reconduire un crédit d’impôt de 13 milliards de dollars voté en 1992 pour soutenir la production éolienne. Cet allègement fiscal, dont l’échéance avait été fixée à 2012, a longtemps dopé le développement de l’industrie éolienne. Il a finalement expiré fin 2013, alors que l’éolien représentait 4 % du mix énergétique américain. Depuis, la croissance du secteur a ralenti.

Heureusement, le levier fiscal n’est pas la seule manière d’atteindre les objectifs fixés par le département de l’énergie. Comme le rappelle Tom Kiernan, la production éolienne peut aussi être boostée par la construction d’infrastructures. À condition que celle-ci soit massive. Près de 1 500 km de nouvelles lignes électriques devront ainsi être installées chaque année jusqu’en 2050 pour atteindre les objectifs du département de l’énergie.

Antoine Lannuzel
Rédacteur en chef adjoint à We Demain
@AntoineLannuzel

Lire l’article complet de ThinkProgress (en anglais).

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