Votre thon en boîte est-il issu de la pêche durable ? Greenpeace a classé les marques

La plupart des thons utilisés dans les conserves en France restent issus de filières non durables : méthodes de pêche destructrices et surexploitation des espèces. C’est ce qu’affirme une enquête de Greenpeace rendue publique ce mardi 29 septembre.

Pour la deuxième année consécutive, l’ONG a établi un classement des dix marques de thon les plus vendues, sur la base de plusieurs critères : la technique de pêche, l’espèce, la qualité de la politique d’approvisionnement et les progrès réalisés depuis 2014.
 

“Les bons élèves 2014, Phare d’Eckmühl et Système U, confirment leur place de leader de la durabilité 2015”, indique Greenpeace.

L’enseigne Système U, en tête du classement, a inscrit dans sa politique d’approvisionnement qu’elle ne vendrait plus de thon tropical pêché en utilisant un dispositif de concentration de poissons (DCP) d’ici fin 2016 pour les produits de sa marque distributeur, se réjouit l’ONG. Le DCP est une forme de pêche industrielle qui optimise les prises de thons adultes et surtout, génère beaucoup de prises accessoires (petits thons, requins, raies, tortues, etc) inutiles.

Connétable et Carrefour s’engagent

Connétable “progresse et s’engage à ne plus vendre de thon tropical pêché sur DCP d’ici fin 2016”, se félicite Greenpeace. Quant à Carrefour, l’enseigne “a engagé des démarches concrètes pour être capable de garantir prochainement du thon pêché sans DCP aux consommateurs”, relève l’ONG.

En revanche, le numéro un du marché, Petit Navire, “a beaucoup communiqué cette année sur la durabilité” mais “a simplement entrepris de repeindre sa boîte bleue en vert”, selon Greenpeace. Saupiquet, Auchan et Intermarché “n’ont pas opéré de changements significatifs dans leur chaîne d’approvisionnement depuis l’année dernière”, affirme l’ONG.

Les plus mauvais élèves restent Casino et Leclerc, pour qui “tout reste à faire”, selon elle : “Depuis un an, certaines marques ont agi pour améliorer leur approvisionnement et proposer aux consommateurs du thon durable”
 

“Le marché français commence à évoluer, mais ce n’est pas grâce aux marques les plus vendues, comme Petit Navire, qui refusent pour l’instant de devenir de véritables acteurs de la durabilité au sein du secteur”, a déclaré Hélène Bourges, chargée de campagne pour Greenpeace, citée dans un communiqué.

Le marché du thon en boîte en France représentait 561,6 millions d’euros en 2014, rappelle Greenpeace. Une conserve de poissons sur deux achetées est une conserve de thon, une denrée consommée par neuf familles françaises sur dix.

Lara Charmeil (avec AFP)
@LaraCharmeil

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