Découverte majeure dans la lutte contre le cancer

La plupart des décès liés au cancer sont causés par les métastases, des cellules responsables de la propagation de la maladie à d’autres zones du corps. Il aura fallu cinq années de recherche aux 17 chercheurs de l’Université Catholique de Louvain pour trouver comment ces métastases se forment et comment empêcher leur apparition. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue Cell Report ce jeudi 24 juillet. 

C’est en étudiant des cellules cancéreuses que l’équipe de Pierre Sonveaux a découvert une substance capable de les bloquer. « Dans les cellules qui sont capables de faire des métastases, on a observé la production d’un déchet totalement inattendu qui s’appelle le superoxyde, explique-t-il à la chaîne belge RTL . On a montré que ce fameux superoxyde était responsable de la formation des métastases. On a ensuite été un cran plus loin et on s’est dit que, puisque le superoxyde était responsable des métastases, on devait essayer de le bloquer. » 

Testé sur la souris, bientôt sur l’homme

Un produit qui inhibe la production de superoxyde a donc été testé sur des souris, préalablement infectées d’un cancer de la peau dans un cas, d’un cancer du sein humain dans l’autre. Une injection quotidienne a permis, « dans ces deux cas, de bloquer les métastases », se félicite Pierre Sonveaux auprès de la RTBF

D’autres types de cancers vont être testés sur les animaux. Une fois les recherches validées, l’équipe entrera dans une phase d’essais cliniques sur l’homme. Les chercheurs sont optimistes à ce propos. Et pour cause : les molécules présentes dans ce remède sont déjà en cours de tests par des firmes pharmaceutiques, pour des traitements de la maladie de Parkinson et de l’Hépatite C. « Nous savons donc que ces molécules ne sont pas toxiques pour l’homme. Cela ouvre la porte à une éventuelle validation relativement rapide d’un traitement préventif qui bloquerait les métastases cancéreuses humaines », espère Pierre Sonveaux. Le chercheur et son équipe estiment que le traitement pourra être testé sur des patients malades d’ici quelques années à peine. Si les tests sur l’homme sont concluants, le taux de guérison des cancers pourrait augmenter de façon significative.

Elisabeth Denys
Journaliste web / We Demain
@ElissaDen

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