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Ils créent une prothèse à 80 dollars pour faire remarcher des millions de handicapés

Après des années de R&D, une ONG américaine lance une prothèse confortable, résistante et low-cost sur le marché international. Selon ses concepteurs, elle permet aux personnes amputées de marcher et de travailler normalement.

Le 08/12/2015 par WeDemain
Après des années de R&D, une ONG américaine lance une prothèse confortable, résistante et low-cost sur le marché international. Selon ses concepteurs, elle permet aux personnes amputées de marcher et de travailler normalement.
Après des années de R&D, une ONG américaine lance une prothèse confortable, résistante et low-cost sur le marché international. Selon ses concepteurs, elle permet aux personnes amputées de marcher et de travailler normalement.

Sonu Kumar est un jeune Indien de 20 ans qui vit et travaille en tant qu’électricien à Jaipur. Après avoir perdu sa jambe lors d’un accident de voiture, il est l’une des premières personnes à bénéficier d’une prothèse low-cost confortable, qui l’aide à nouveau à marcher normalement : ReMotion Knee.

Cette prothèse a été lancée sur le marché mondial en novembre 2015 par l’ONG californienne D-Rev. Mais son idée a vu le jour bien avant, en 2008. Contactée par le BMVSS, un réseau de cliniques indien, une classe d’étudiants aujourd’hui diplômée de l’Université de Stanford se voit confier la mission d’inventer une prothèse. JaipurKnee (le genou de Jaipur) est né.

La mission des étudiants était de concevoir un genou artificiel confortable, adapté à l’environnement et au niveau de vie de ses utilisateurs. Ces derniers ont opté pour un plastique solide et de l’acier inoxydable. Un alliage résistant à la chaleur, à l’humidité, à la saleté, et d’une durée de vie de trois à cinq ans. À ce jour, leur prothèse articulaire a permis à plus de 6 800 amputés indiens de pouvoir remarcher, pour un coût modique.

Disponible sur Internet pour 80 dollars

Forts de ce succès, plusieurs membres de l’équipe à l’origine du JaipurKnee, dont Joël Sadler et Eric Thorsel, décident d’étendre ce concept au niveau mondial, afin de distribuer des prothèses à des cliniques hors de l’Inde. Baptisé ReMotion Knee (“le genou qui bouge à nouveau” ) leur prototype (celui porté par Sonu Kumar) suscite alors l’intérêt de l’ONG D-Rev, qui acquiert son brevet en 2011, aide l’équipe à s’étoffer et à bâtir un modèle de production à l’échelle mondiale.

Testé pour la première fois en Équateur sur cinq personnes amputées, ce genou artificiel a évolué au fil des ans avant d’être expérimenté par 66 patients en Inde, en Indonésie et au Guatemala en août 2014. Désormais, on peut commander sa version définitive sur Internet pour 80 dollars. Dans un second temps, la prothèse pourrait être distribuée gratuitement par certaines cliniques partenaires.

Le “genou qui bouge à nouveau” est incurvé vers l’avant, de sorte à ne pas être visible sous des vêtements. Et son mécanisme ne produit pas de bruit. En outre, il est capable de supporter des charges lourdes, comme par exemple des sacs de ciment sur des lieux de travail. Autant d’options qui coûteraient 400 à 500 dollars en moyenne sur une prothèse “conventionnelle”, selon les créateurs de ReMotion Knee.

Une prothèse qui “change des vies” ?

À titre de comparaison, aux États-Unis, un genou artificiel coûte 80 000 dollars. Un investissement qui nécessite d’importants revenus et une bonne couverture médicale. Dans les pays en voie de développement, une prothèse similaire reviendrait à 1 875 dollars en moyenne. Un prix a priori plus abordable, mais qui correspond en fait à six fois le revenu mensuel moyen d’une famille rurale, selon le site américain BorgenMagazine.

Les fondateurs de ReMotion Knee estiment que leur prothèse pourrait “changer des vies”. Alors que 80 % des amputés dans le monde n’ont pas accès aux prothèses modernes, Vinesh Narayan, business manager de ReMotion à D-Rev, raconte à FastCoExist  l’histoire de Prakash, un amputé indien qui a d’ores et déjà bénéficié d’un nouveau genou en plastique : 

“Il est allé postuler à un emploi de stockage et de déchargement des camions et le propriétaire du magasin lui a dit : ‘Pourquoi devrais-je vous embaucher ? Vous ne serez pas en mesure de travailler comme les autres !’ Alors Prakash lui a demandé de pouvoir travailler pendant deux heures, après quoi il pourrait décider s’il allait l’embaucher ou non”. Prakash a eu le job.

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