Partager la publication "Ils créent une prothèse à 80 dollars pour faire remarcher des millions de handicapés"
Cette prothèse a été lancée sur le marché mondial en novembre 2015 par l’ONG californienne D-Rev. Mais son idée a vu le jour bien avant, en 2008. Contactée par le BMVSS, un réseau de cliniques indien, une classe d’étudiants aujourd’hui diplômée de l’Université de Stanford se voit confier la mission d’inventer une prothèse. JaipurKnee (le genou de Jaipur) est né.
La mission des étudiants était de concevoir un genou artificiel confortable, adapté à l’environnement et au niveau de vie de ses utilisateurs. Ces derniers ont opté pour un plastique solide et de l’acier inoxydable. Un alliage résistant à la chaleur, à l’humidité, à la saleté, et d’une durée de vie de trois à cinq ans. À ce jour, leur prothèse articulaire a permis à plus de 6 800 amputés indiens de pouvoir remarcher, pour un coût modique.
Disponible sur Internet pour 80 dollars
Testé pour la première fois en Équateur sur cinq personnes amputées, ce genou artificiel a évolué au fil des ans avant d’être expérimenté par 66 patients en Inde, en Indonésie et au Guatemala en août 2014. Désormais, on peut commander sa version définitive sur Internet pour 80 dollars. Dans un second temps, la prothèse pourrait être distribuée gratuitement par certaines cliniques partenaires.
Le “genou qui bouge à nouveau” est incurvé vers l’avant, de sorte à ne pas être visible sous des vêtements. Et son mécanisme ne produit pas de bruit. En outre, il est capable de supporter des charges lourdes, comme par exemple des sacs de ciment sur des lieux de travail. Autant d’options qui coûteraient 400 à 500 dollars en moyenne sur une prothèse “conventionnelle”, selon les créateurs de ReMotion Knee.
Une prothèse qui “change des vies” ?
Les fondateurs de ReMotion Knee estiment que leur prothèse pourrait “changer des vies”. Alors que 80 % des amputés dans le monde n’ont pas accès aux prothèses modernes, Vinesh Narayan, business manager de ReMotion à D-Rev, raconte à FastCoExist l’histoire de Prakash, un amputé indien qui a d’ores et déjà bénéficié d’un nouveau genou en plastique :
“Il est allé postuler à un emploi de stockage et de déchargement des camions et le propriétaire du magasin lui a dit : ‘Pourquoi devrais-je vous embaucher ? Vous ne serez pas en mesure de travailler comme les autres !’ Alors Prakash lui a demandé de pouvoir travailler pendant deux heures, après quoi il pourrait décider s’il allait l’embaucher ou non”. Prakash a eu le job.