Le développement des exosquelettes boosté par l’impression 3D

15 novembre dernier Budapest. La futuriste Singularity University tient son premier sommet sur le vieux continent. On y parle – en vrac –  de Google Glass, Smartphones, Robots sexuels, Adn synthétique… Avec une idée centrale : loin de nous robotiser, ces technologies nous aident à devenir plus humain. En point d’orgue, Amanda Boxtel, dans un fauteuil roulant depuis 21 ans suite à une lésion de la moelle épinière, arrime son corps dans un exosquelette imprimé en 3D. Une première ! Grâce à deux jambes motorisées qui pallient ses déficiences neuromusculaires, la blonde peut parcourir la scène et clamer haut et fort : « Le corps n’a aucune limitation ! C’est la fusion entre mon esprit et la technologie qui m’a fait telle que je suis aujourd’hui. »

Contrôle de membres par la pensée, restauration du toucher, amélioration des performances individuelles : les exosquelettes mécaniques ont récemment fait l’objet d’importantes avancées. Mais le prix de cette technologie constitue encore un frein à son développement. En réduisant les coûts et en allégeant les matériaux, l’impression 3D change la donne. En 2012 déjà, deux chercheurs de l’université ont construit un exosquelette ultraléger à partir d’une imprimante 3D Stratasys. Il a permis à la petite Emma, deux ans, de soulever des objets en dépit de son arthrogrypose, maladie rare qui anéanti les capacités musculaires. De facture traditionnelle, WREX, le modèle précédent, aurait été bien trop lourd pour elle.

La précision de l’impression 3D permet de tailler un exosquelette « sur mesure » adapté à toutes les carrures. Le plus célèbre d’entre eux, le plâtre chirurgical, pourrait lui aussi bénéficier de la technologie. Une fois scanné, un membre fracturé pourrait être entouré d’une structure en toile d’araignée imprimée en 3D. Cet exosquelette en nylon nouvelle génération serait plus dense autour des lésions et plus léger autour. Baptisé Cortex, il sonnera s’il est adopté par le milieu médical la fin des plâtres encombrants et malodorants.

Début novembre, l’université de Pennsylvanie a fait parler d’elle en concevant un exosquelette capable de booster la force des bras. Titan Arm se fixe le long du membre et permet de soulever environ 18 kilos supplémentaires sans effort. Et grâce à l’impression 3D, son coût – autour de 1500 euros – est dix fois inférieur à celui d’un appareillage classique. Premier prix du James Dyson Award, ce bras motorisé est destiné autant aux travaux de forces qu’à la rééducation médicale. L’équipe souhaite désormais rendre le projet open source pour permettre à la communauté scientifique de l’améliorer. Parmi les pistes envisagées : le contrôle mental. Google Glass sur le nez, se changer en Cyborg deviendra un jeu d’enfant.

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