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Le moringa, l’arbre magique contre la malnutrition

Aux États-Unis, une jeune entrepreneuse de 27 ans s’est lancée dans le commerce de ces feuilles aux vertus médicinales. Leur culture permettrait de purifier les eaux et servirait également d’engrais naturel.

Le 26/08/2015 par WeDemain
Aux États-Unis, une jeune entrepreneuse de 27 ans s'est lancée dans le commerce de ces feuilles aux vertus médicinales. Leur culture permettrait de purifier les eaux et servirait également d'engrais naturel.
Aux États-Unis, une jeune entrepreneuse de 27 ans s'est lancée dans le commerce de ces feuilles aux vertus médicinales. Leur culture permettrait de purifier les eaux et servirait également d'engrais naturel.

Il vient d’Asie tropicale, il est résistant et facile à cultiver. Mais en plus, ses feuilles contiennent sept fois plus de vitamines qu’une orange, deux fois plus de protéines qu’un yaourt et trois fois plus de calcium qu’un verre de lait. Peu connu, le moringa est un arbre qu’une jeune entrepreneuse américaine de 27 ans, Lisa Curtis, a découvert lors d’un voyage humanitaire en Afrique de l’Ouest. 

60 000 plants d’arbres en un an
 
Bénévole pendant quelques mois dans le centre de santé d’un village nigérian, elle a vu sa condition physique diminuer. En cause, une alimentation trop limitée, provoquant des carences et les premiers symptômes de la malnutrition. Les feuilles nutritives du moringa lui ont alors permis de retrouver ses forces.

De retour aux États-Unis, Lisa Curtis, enthousiasmée par les qualités de cet “arbre magique”, décide d’en promouvoir les bienfaits tout en aidant des femmes africaines à en vivre. Grâce à une campagne de financement participatif sur la plateforme Indiegogo , elle lance alors sa propre entreprise agroalimentaire, Kuli Kuli.
 
Dans la foulée, elle créé un partenariat avec une coopérative au Ghana. En son sein, plus de 500 femmes ghanéennes sèment, cultivent, récoltent, et en envoient une partie au siège de la start-up, à Oakland (Californie). En un an, elles ont planté plus de 60 000 plants d’arbres et gagné plus de 500 000 dollars (438 000 euros environ), soit cinq à dix fois plus que le revenu moyen de leur village.

Le succès de cette collaboration s’explique en partie par le climat tropical du pays africain, plus favorable à la culture de l’arbre que les climats trop secs de la Californie ou de l’Arizona :
 

“Un plant de moringa peut facilement y atteindre jusqu’à cinq mètres en seulement un an”, explique l’entrepreneuse.

 
De cette récolte, une partie est utilisée localement pour lutter contre la malnutrition dans les villages avoisinants. Ses bienfaits ne s’arrêtent pas là. Les graines de l’arbre sont également mises à profit pour traiter les eaux. Quant au purin des feuilles, il est employé comme fongicide et engrais naturel sur les champs de moringa.

L’autre partie de la récolte est envoyée aux États-Unis, où les feuilles, broyées en poudre, sont vendues sous forme de barres protéines ou de thé via le site internet de la start-up et plus de 200 points de vente.
 

“Les feuilles de Moringa ont un goût légèrement fumé, mais pas aussi amer que le chou frisé, ni aussi épicé que la roquette”, explique Lisa Curtis au site FastcoExist.

Selon elle, une seule cuillère de poudre de moringa dans un smoothie ou une tasse de thé constituerait une alternative efficace à de nombreux aliments à forte teneur en vitamines. Comparées au chou frisé, par exemple, ses feuilles contiennent en effet 97 fois plus de vitamine B, et six fois plus de fer. Des bienfaits vendeurs pour la jeune start-up :
 

“Nous souhaitons que les Américains adoptent le moringa de la même façon qu’ils ont accueilli le quinoa il y a dix ans ou l’açai il y a six ans”, précise sa fondatrice.

Pour l’instant, cela semble fonctionner : en un an, son taux de distribution a augmenté de plus de 1000 % aux États-Unis. Dans les deux prochains mois, Kuli Kuli va en outre vendre ses produits à deux fois plus d’États américains.

Et la start-up ne compte pas en rester là. Elle est en train de mettre en place une nouvelle chaîne d’approvisionnement hors des frontières américaines, à Haïti. Selon l’UNICEF, 22 % des enfants y souffrent encore de malnutrition chronique.

Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil

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