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Le réchauffement climatique libère un virus géant des glaces de la Sibérie

Cryogénisé depuis 30 000 ans, ce nouveau virus est réapparu suite à la fonte des glaces. D’autres pourraient suivre et représenter un danger pour la santé publique, alerte l’équipe de chercheurs qui l’a découvert.

Le 04/03/2014 par WeDemain
Hike along the lake shore
Hike along the lake shore

Il avait survécu près de 30 000 ans, surgelé. Le « Pithovirus » vient d’être découvert dans le sol du Nord-Est de la Sibérie. Long de 1,5 micromètre, c’est le plus gros jamais observé, devant les deux autres « virus géants  », Mimivirus et Pandoravirus, selon un compte rendu de l’Académie des sciences des Etats-Unis. Et bien qu’il soit inoffensif pour l’être humain, sa réapparition inquiète les scientifiques.
 
« La démonstration que des virus enfouis dans le sol il y a plus de trente mille ans puissent survivre et être encore infectieux suggère que la fonte du permafrost due au réchauffement climatique et à l’exploitation minière et industrielle des régions arctiques pourraient comporter des risques pour la santé publique », souligne Jean-Michel Claverie (Laboratoire Information génomique et structurale au CNRS à Marseille), qui a participé à l’étude. « Le danger est réel, poursuit l’homme. La fonte des glaces en Arctique et celle du permafrost (couche du sol terrestre qui reste gelée en permanence) vont rendre accessibles des zones qui ne l’étaient pas auparavant ».

Alors que l’Antarctique suscite la convoitise des majors de l’énergie, les chercheurs mettent en garde contre les risques de contamination liés au forage. «En creusant pour trouver du pétrole ou du gaz, des hommes pourront bien involontairement entrer en contact avec des microbes. Même s’ils ne sont que quelques-uns dans une zone désertique, ils pourront être contaminés et surtout devenir des vecteurs »

Le danger est d’autant plus important que les défenses immunitaires de l’espèce humaine risquent d’avoir disparu, face à ces virus conservés par la glace et l’obscurité depuis des millénaires. Des troupeaux de rennes du Grand Nord ont déjà été affectés par la bactérie Bacillus anthracis lors des étés les plus chauds provoquant un dégel inhabituel. Dans l’Arctique, un nouveau parasite auparavant congelé s’attaque désormais à plusieurs mammifères. Le plus grand danger du futur pourrait donc venir… Du passé.

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