Partager la publication "Monsanto condamné pour l’intoxication d’un agriculteur français"
“La décision est très surprenante eu égard aux inexactitudes et aux erreurs qui émaillent la thèse de Paul François. Mais ça n’est qu’une étape et la discussion va se poursuivre, le combat va se poursuivre”, a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Monsanto, Jean-Daniel Bretzner, laissant entendre que le géant américain des semences et de l’agrochimie formera “vraisemblablement” un pourvoi en cassation. Monsanto avait déjà été reconnu “responsable” en première instance en 2012.
“Le pot de terre peut gagner contre le pot de fer”, s’est de son côté réjoui Paul François, céréalier charentais partiellement handicapé et qui souffre d’importantes séquelles, depuis le cabinet de son avocat à Paris.
Après cinq semaines d’arrêt, il reprend son travail, mais souffre d’importants problèmes d’élocution, d’absences, de maux de tête violents. Fin novembre, il s’effondre sur le carrelage de sa maison, où ses filles le découvrent inconscient.
Combat juridique
S’ensuivra une longue période d’hospitalisation durant laquelle les médecins craindront plus d’une fois pour sa vie, sans jamais faire le lien avec l’herbicide de Monsanto. “D’examen en examen, de coma en coma, on a fini par trouver une importante défaillance au niveau cérébral. Là, ma famille a commencé à faire son enquête sur le Lasso”, à ses frais, explique l’agriculteur.
Toxicité et dangerosité
À l’audience en mai dernier, Monsanto avait, lui, répété que son produit “n’était pas dangereux” et que “les dommages invoqués n’existent pas”.
De son côté, l’association de lutte contre les pesticides Générations futures s’est naturellement félicité de la décision :
“La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités”, estime dans un communiqué Maria Pelletier, présidente de Générations futures.
“Il est temps que ces firmes cessent d’exposer des pans entiers de populations à ces produits dont la toxicité et la dangerosité n’est plus à démontrer”, conclut-elle.
Lara Charmeil (avec AFP)
@LaraCharmeil
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…