Plume Air, un capteur de poche qui analyse l’air que vous respirez

L’air est-il assez sain pour sortir faire un jogging ? Et pour une balade en famille ? Si vous vivez en ville, peut-être vous êtes vous déjà posés ces questions.

Le capteur miniature Plume Air Report permet d’y répondre. Conçu par la jeune start-up Plume Labs, il était officiellement présenté à la Gaîté Lyrique lors du festival Futur en Seine, les 13 et 14 juin à Paris. On pouvait notamment y tester sa version prototype, à travers un parcours imaginé par ses créateurs. L’invention fut d’ailleurs primé au festival, puisque l’équipe de Futur en Seine l’a choisie comme coup de coeur.

Connecté à une application disponible sur iOS et bientôt Androïd, ce capteur a été conçu dans un souci “de mobilité, d’efficacité et de précision”. Il permet pour l’heure d’analyser quatre familles de polluants : particules fines, ozone, oxydes d’azote et composés organiques volatils.

Mieux s’informer, c’est mieux se protéger

S’il existe déjà d’autres capteurs permettant de mesurer la qualité de l’air, ces derniers livrent des mesures imprécises car ils sont modélisés pour des pigeons. Le Plume Air, lui, offre des résultats plus représentatifs et personnalisés puisqu’il a été conçu pour l’humain.

Des informations précieuses, à en croire les résultats d’une étude menée par la Healthy Air Campagne, qui indiquent que pour une promenade d’une heure, le choix du chemin emprunté peut considérablement modifier l’exposition du piéton à la pollution. L’objectif du Plume Air, qui sera commercialisé en 2016, et de son application mobile, déjà disponible, est d’offrir la possibilité aux urbains d’adapter leurs trajets.

À terme, le Plume Air Report – c’est le nom de l’application – devrait même pouvoir fournir des conseils personnalisés à les utilisateurs : quand faire son jogging, quand faut-il éviter de promener ses enfants… 

L’équipe de Plume Labs espère que son invention contribuera à la naissance “d’un observatoire citoyen de la pollution urbaine, car polluer n’est pas une fatalité. L’information est le premier levier pour lutter contre la pollution”.

En attendant, le projet suscite déjà l’intérêt de plusieurs scientifiques, à l’image de Jean-François Doussin, chercheur au CNRS. Si ce dernier s’est d’abord montré sceptique, il est aujourd’hui convaincu de l’utilité de cet objet et se dit même impressionné par ses premiers essais, auxquels il a assisté : “le déploiement de ces capteurs ouvre des perspectives fascinantes pour l’information et l’éducation du public”, se réjouit le chercheur. 

D’après l’OMS, la pollution tue chaque année 7 millions de personnes dans le monde. Un chiffre qui a incité les fondateurs de Plume Labs à agir.

Jean Duffour
Journaliste à We Demain
@JeanDuffour

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