Partager la publication "Santé et réchauffement climatique : quelles maladies faut-il redouter ?"
“La Terre souffre d’une fièvre chronique. En médecine, on appelle ça une fébricule, une fièvre qu’on laisse traîner par négligence et qui entraîne des complications graves”, explique Jean-Louis Étienne. Le médecin explorateur était présent, le 1er décembre sur le site du Bourget, pour discuter des effets du changement climatique sur notre santé avec sept autres experts dans le cadre de la COP21.
Leurs conclusions sont unanimes : les conséquences du réchauffement en termes de santé publique sont déjà là, avec près de 250 000 décès attribuables aux changements de notre climat.
Zoom sur cinq catégories de maladies dont la fréquence risque de s’accroître considérablement ces prochaines années.
Affections cardiovasculaires et pulmonaires
Or de tels épisodes, canicules et vagues de froid, devraient se reproduire de façon plus intense et régulière dans les années à venir. Dans le monde, le nombre de catastrophes naturelles liées à la météo a plus que triplé depuis les années 1960.
Allergies et asthme
Ces mêmes vagues de chaleur et de froid favorisent les pics de pollution : augmentation des concentrations de dioxyde de soufre, ozone, dioxyde d’azote et de particules fines dans l’air. Autant de polluants à l’origine de nombreuses allergies, mais aussi de l’asthme, une maladie qui touche 300 millions de personnes dans le monde.
Durant la seule année 2014, en région parisienne, on a dénombré 16 jours de dépassement des seuils de pollution atmosphérique, notamment à cause de niveaux élevés de particules fines, les fameuses PM10, qui pénètrent au plus profond de notre système pulmonaire.
Maladies infectieuses et parasitaires
Maladies hydriques
Une tendance qui promet de s’accélérer si le réchauffement de la planète n’est pas enrayé. Selon l’American journal of tropical medicine and hygiene, d’ici 2090, le changement climatique devrait doubler la fréquence des sécheresses extrêmes et multiplier par six leur durée moyenne.
Troubles psychologiques
Le neurologue François Boller, quant à lui, rappelle que de nombreuses études font désormais le lien entre la pollution de l’air des métropoles et des troubles cognitifs et psychiatriques tels l’anxiété, la démence ou l’autisme.
“Plus on vit sainement, mieux c’est pour la planète”
“Nous sommes un peu comme le fumeur qui se dit qu’il ne tombera jamais malade” explique le le docteur Patrice Halimi, secrétaire général de l’Association France Environnement Santé.
Les experts s’accordent sur un autre constat : les mesures de protection de l’environnement ont des conséquences positives sur notre santé, que ce soit la limitation des pesticides, la lutte contre l’étalement urbain ou bien contre la déforestation. Certaines de ces politiques ont même des effets immédiats comme les mesures contre la pollution de l’air.
Si de nombreux programmes de recherche, comme la détection des contaminants par capteurs atmosphériques, ont été soutenus ces dernières années par les pouvoirs publics, il leur revient à présent de prendre des décisions courageuses.
Enfin, au niveau individuel, chacun peut agir. En dépolluant son intérieur et en consommant des produits bio, par exemple, détaille le professeur Halimi, car “plus on vit sainement, mieux c’est pour la planète”.