Votre médecin a un nouvel assistant ? Son smartphone

Vous pensiez que votre bon vieux médecin de famille était un puits de science insondable ? Détrompez-vous, car désormais 64 % des médecins ont recours à leurs téléphones pour établir leurs prescriptions, contre seulement 34 % en 2012. Et 19 % d’entre eux le font même durant la consultation ! Ces chiffres étonnants émanent d’une étude réalisée en partenariat entre le dictionnaire médical Vidal et l’Ordre des médecins. Initié en 2012, ce baromètre s’est nourri en 2014 des réponses de 2154 médecins utilisateurs de Smartphone.
 
Rassurez-vous, si votre docteur pianote sur son clavier durant la consultation, c’est pour votre bien. Ces recherches lui permettent de se tenir à jour et de mieux vous soigner. Ainsi les sites professionnels les plus consultés par les médecins sont les bases de données médicamenteuses (77 % des sondés les fréquentaient en 2014, contre 45 % en 2012), suivis des sites d’actualités médicales (59 % contre 42% en 2012) et des sites de formation  continue (37 % contre 27% en 2012). À l’inverse, les sites des institutions médicales sont de moins en moins fréquentés (36 % en 2014, contre 51 % en 2012).

APPLICATIONS ET OBJETS CONNECTES

On observe les mêmes évolutions du côté des applications. Alors que les médecins étaient 53 % à les utiliser en 2012, ils sont 61 % à le faire en 2014, avec, là encore, un recentrage sur les besoins quotidiens. Il reste d’ailleurs des pistes à explorer car 56 % des médecins souhaiteraient pouvoir disposer d’une application leur permettant d’accéder à leur logiciel médical.

Côté applications toujours, les médecins en conseillent de plus en plus à leurs patients (17 % en 2014, contre 8 % en 2013), en particulier le suivi de la glycémie (19 %), de la tension (9 %) et les conseils nutritionnels (11 %). Ils commencent aussi à conseiller des objets connectés « santé/bien‑être » à leurs patients : tensiomètre, glucomètre, et podomètre en tête

Si le secret médical est l’un des principaux enjeux de cette numérisation, les médecins n’en n’ont pas nécessairement conscience. Alors qu’ils sont 47 % à échanger avec leurs confrères via des messageries sécurisées, seuls 27 % d’entre eux s’inquiètent de la sécurisation des données médicales collectées par des applications privées.

 
Retrouvez notre article « la fin des docteurs » dans le numéro 9 de We Demain.

Jean-Jacques Valette
Journaliste We Demain

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