Partager la publication "Guerre en Ukraine : comment l’Internet des Objets est devenu stratégique dans la bataille"
La connexion Internet et les nouvelles technologies comme arme de guerre ? Dans le conflit ukrainien, l’IoT, l’Internet par les objets, est devenu un outil particulièrement utile pour mener la guerre. Les militaires ukrainiens ont traqué leurs smartphones ou leurs Airpods (écouteurs audio sans fil) volés. Avec la géolocalisation, ils ont pu suivre les mouvements militaires russes et… les attaquer.
Après avoir abattu des drones russes Orlan-10, l’armée ukrainienne a aussi pu constater que les caméras installés sur ces objets étaient à l’origine des caméras de surveillance utilisées sur les autoroutes suédoises. “Ce sont des caméras hyper sophistiquées, qui valent 23 000 euros chacune, qui avaient été subtilisées en Suède quelques mois avant la guerre, à partir d’août 2021. Comme quoi, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”, a expliqué le général d’armée Marc Watin-Augouard lors du 3e Forum Sécurité & Résilience organisé par WE DEMAIN fin octobre dernier. Au total, une centaine de ces caméras avaient été volées en Suède…
A Kiev, lorsque les Russes étaient présents dans la banlieue, il était possible de connaître avec précision leur position de n’importe où dans le monde, depuis le fond de son canapé. Comment ? En détournant de leurs usages des outils du quotidien. Caméra de surveillance installée dans les appartements ou les cages d’escalier visités par l’armée russe, visiophones d’entrée d’un immeuble… Les hackers du monde entier ont pris grand plaisir à photographier les soldats russes un peu partout en Ukraine et à poster ces captures d’écran sur le web.
“La plupart de ces matériels sont livrés avec des identifiants et des mots de passe par défaut et ceux-ci sont rarement changés. C’est le cas dans 80 % des cas a démontré une étude. Ce sont des objets espions qui parlent de nous sans nous, parfois malgré nous”, précise Marc Watin-Augouard. Des crimes de guerre ont même pu être identifiés grâce à cela.
Autre exemple parlant de cette guerre de l’IoT, les Russes, quand ils se retirent, pillent maisons et installations. Ils repartent bien souvent avec de l’électroménager, comme les machines à laver, ou encore… les tracteurs. Quasiment la totalité ont été rapatriés en Russie. Bien mal leur en a pris car ces véhicules sont désormais des concentrés de technologie. La marque John Deere, qui fabrique les fameux tracteurs vert et jaune, a installé depuis quelques années des programmes informatiques pour piloter ses véhicules.
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Bloqués par un code PIN de sécurité et dotés d’un GPS, ils peuvent aussi être immobilisés à distance. La marque est capable de les verrouiller par une clé logicielle. C’est ce qu’a fait John Deere pour neutraliser les tracteurs à distance. C’est comme cela que les pilleurs russes se sont aperçus, 1100 km plus loin en Tchétchénie, que leur larcin était inutilisable.
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