Partager la publication "Précarité menstruelle : 1,7 million de femmes manquent de protections périodiques"
État des lieux
Dix euros par mois, cela représente près de 5 000 euros sur une vie si l’on considère qu’une femme aura en moyenne 500 fois ses règles avant d’atteindre la ménopause. Une somme trop élevée pour les plus vulnérables.
Il est important de souligner que les femmes sont davantage exposées à la pauvreté que les hommes. Selon l’Insee, le pouvoir d’achat des femmes les plus précaires ne serait que de 180 euros par mois (hors loyer, crédits et alimentation). Les règles représentent 5 % de ce budget restreint… contre 0,5 % pour les femmes les plus riches.
L’écologie, inaccessible ?
Une cup est vendue entre 15 et 35 euros pièce et une serviette lavable entre 15 et 20 euros. Quant aux culottes menstruelles, leur prix oscille entre une trentaine et une cinquantaine d’euros l’unité.
L’investissement de départ est souvent trop conséquent pour celles qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, même si le prix de ces protections durables peut être rapidement amorti : la marque Dans ma culotte estime à 20 euros par an l’économie réalisée par les acheteuses de serviettes lavables. Un chiffre qu’il faut prendre avec des pincettes puisqu’il provient d’un vendeur de protections durables.
Pour les femmes sans domicile fixe, ces produits relèvent même de l’absurde : impossible de les utiliser sans avoir accès à une ressource en eau et en savon.
Les femmes sans abri – qui représentent, en France, 40 % de la population sans domicile – ont déjà bien du mal, selon les associations, à protéger leurs stocks de protections jetables de la pluie et de la poussière. Beaucoup d’entre elles se contentent de papier toilette récupéré dans des WC publics, quand ceux-ci ne sont pas payants.
Les associations multiplient leurs efforts pour apporter à ces femmes les produits d’hygiène dont elles ont besoin. Outre les collectes de serviettes hygiéniques, distribuées lors de maraudes, elles réclament des protections gratuites pour les plus précaires.
En février 2020, ces associations ont obtenu une première victoire : les secrétaires d’État Marlène Schiappa et Christelle Dubos annonçaient vouloir expérimenter la gratuité des protections périodiques dans plusieurs lieux collectifs.
Une victoire ! @duboschristelle et @MarleneSchiappa ont annoncé que le gouvernement débloquait 1 million d’euros pour expérimenter la mise à disposition de protections d’hygiène intime gratuitement dans plusieurs lieux clefs.
Ensemble, nous changeons les règles ! pic.twitter.com/LVuHTkBjfV
— Règles Élémentaires (@RElementaires) February 13, 2020